L'agence de notation Moody's vient de publier son rapport annuel sur le profil de crédit du Maroc. Elle y explique que la notation souveraine du Maroc (Ba1 stable) reflète sa résilience démontrée aux chocs internes et externes, soutenu par l'accès du gouvernement à des marchés de capitaux nationaux relativement profonds, ce qui le protège de la volatilité des marchés internationaux des capitaux. Pour rappel, l'agence de notation avait abaissé la perspective du Maroc de positive à stable en novembre 2018. Elle voit désormais une probabilité limitée de dégradation de la note à court terme.
Cette notation reflète également la réorientation structurelle du Maroc vers des industries d'exportation à plus forte valeur ajoutée et en tant que plaque tournante du commerce entre l'Europe et l'Afrique.
"Le positionnement du Maroc dans les chaînes de valeur mondiales, en particulier dans les secteurs de l'automobile et de l'aéronautique, est reflété par l'expansion de ses banques en Afrique subsaharienne et est soutenu par une infrastructure de transport améliorée", a déclaré Elisa Parisi-Capone, vice-présidente - analyste principale de Moody's et co-auteur du rapport.
Une probabilité de dégradation limitée à court terme
"Les principales contraintes en matière de notation comprennent un PIB par habitant relativement bas, une croissance non agricole modérée et un stock de dette relativement élevé, bien que abordable", explique Moody's dans le rapport.
Pour l'agence, la pression à la hausse sur la note pourrait provenir d’autres mesures politiques garantissant que le ratio de la dette publique - y compris les garanties de la dette extérieure des entreprises d’État - est fermement positionné sur une trajectoire à la baisse, soutenu par des réformes continues de l’environnement fiscal et des entreprises.
La résilience du profil de crédit aux chocs budgétaires et externes de ces dernières années, ne laisse entrevoir qu'une probabilité limitée de dégradation de la note à court terme, bien que la poursuite de la détérioration des finances publiques ou la matérialisation d'importants passifs éventuels des entreprises d'État ou du secteur bancaire ne permettent pas d'obtenir un crédit positif.