Lundi 27 Fevrier 2023

Marché des capitaux: Inflation et taux élevés, les séquelles d'une année de guerre en Ukraine

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• La Bourse de Casablanca a perdu 20% en glissement annuel entre février 2022 et février 2023.
• L’actif net sous gestion des OPCVM a connu une diminution de 88 Mds de DH sur la même période.


Rochdi Mokhliss

La Bourse de Casablanca a connu une année difficile depuis la guerre, avec une contre-performance de -20% sur le Masi entre février 2022 et février. L'inflation latente, exacerbée par le conflit, a également accéléré passant d'un taux de 3,1% en janvier 2022 à 8,9% en janvier 2023, ce qui a poussé la Banque centrale à entamer un resserrement de sa politique monétaire.

En ce qui concerne la gestion d'actifs, la moyenne des performances sur une année est de -7,71% pour toutes les classes d'actifs. La classe actions recule de -19,27%, l'obligataire MLT de -6,25%. Seul le cash résiste avec une performance des fonds monétaires de +1,48%.

L'actif net de cette industrie est passé de 603 Mds de dirhams le 11 février 2022 à 515 Mds le 17 février 2023, ce qui représente une diminution de 88 milliards de DH (-14%) de tous les actifs sous gestion, expliquée à la fois par la décollecte que les contre-performances.

Sur la période, l'actif net des fonds actions est passé de 50,20 milliards de DH à 37 milliards de DH, représentant une baisse de 26,06% (13 milliards de DH). L'actif net des fonds obligataires long terme est passé de 313 milliards de DH à 245 milliards de DH, soit une baisse de 21,60% (67 milliards de DH). Enfin, l'actif net des OPCVM monétaires est passé de 84 milliards de DH à 116 milliards de DH, soit une augmentation de 37,39% (31 milliards de DH).
Une ruée vers le cash qui s'est accélérée en ce début d'année, trahissant des anticipations haussières sur les taux obligataires et une politique monétaire qui continuera à se durcir. En pratique, ces hausses de taux consécutives devraient engendrer une augmentation du coût de financement des ménages et des entreprises ralentissant, de ce fait, la dynamique d’investissement. «L’objectif de la Banque centrale étant d’enrayer l’inflation prenant le risque de ralentir le potentiel de reprise de l'économie», commente BMCE Capital Global Research.

De même, et compte tenu de l’interdépendance des économies à l’ère de la mondialisation, le Maroc devrait continuer de composer en 2023 avec un contexte international incertain, marqué par la persistance du conflit portant à leur paroxysme les tensions géopolitiques en Europe. Ce qui pourrait peser sur la demande des principaux partenaires commerciaux du Royaume, notamment européens plus durement touchés et continuer d’alimenter la volatilité des devises et des matières premières.

Pour BKGR, «tant que l’inflation ne sera pas jugulée, les Banques centrales mondiales devraient, a priori, conserver leur ton faucon, en poursuivant la hausse de leurs taux directeurs, rendant ainsi l’accès au financement international de plus en plus onéreux pour le Maroc».

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