Le gouvernement marocain doit expliquer les avantages et les risques de son nouveau régime de change flexible, qui alimentera l'inflation, a déclaré mercredi à Reuters le patron du Haut-Commissariat au Plan.
Ahmed Lahlimi a déclaré que l'inflation annuelle atteindra environ 1,6% en 2018 contre 0,2% l'année dernière, alors que les prix du pétrole ont augmenté et que les importations de produits alimentaires et autres deviendront plus chères.
Le pays nord-africain a lancé cette semaine un système de change plus flexible, dans le cadre des réformes du marché libre recommandées par le Fonds monétaire international pour protéger l'économie contre les chocs extérieurs et sauvegarder ses réserves de change.
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Le Dirham n'a guère bougé depuis face aux principales devises, soulageant les inquiétudes d'une dévaluation. La banque centrale a déclaré qu'elle allait contrer toute spéculation en utilisant ses réserves.
Par ailleurs, un dirham plus bas pourrait alimenter l'inflation car le Maroc importe une partie de ses besoins alimentaires, frappant les pauvres.
Lahlimi a déclaré que le gouvernement devait expliquer aux Marocains les avantages et les risques de cette nouvelle réforme. "Il devrait y avoir un dialogue national pour le gouvernement expliquant les facteurs derrière la décision", a t-il déclaré dans une interview.
Lorsqu'on lui a demandé si la migration du Dirham vers plus de flexibilité conduirait à une inflation plus élevée, il a déclaré: "Certainement." Il a ajouté que le Maroc devrait dépenser plus l'année prochaine sur les importations de blé et d'autres produits de base ainsi que des pièces de rechange.
"Nous avons besoin de détails", a-t-il dit, ajoutant qu'il voulait savoir par le FMI si le mouvement dirham vers plus de flexibilité prenait en compte les besoins spécifiques de l'économie marocaine.
Le nouveau système a élargi la fourchette dans laquelle le dirham peut s'échanger contre des monnaies fortes à 2,5% de chaque côté d'un prix de référence, contre 0,3% précédemment. (Rabat-Reuters).