Selon un rapport de Fitch Ratings daté du 20 décembre 2023, les grandes banques marocaines maintiennent leur résilience face aux turbulences économiques mondiales et locales.
Ce rapport, qui analyse les sept plus importantes institutions bancaires marocaines, explique ces dernières ont constitué des réserves de provisions solides depuis 2020 et sont bien positionnées pour une poursuite de la reprise de leur rentabilité en 2024, alors que les taux d'intérêt augmentent
Le rapport projette une croissance moyenne du PIB réel du Maroc de 3,3 % pour 2024-2025, en dépit d'une inflation élevée (4,3 % en octobre 2023) et de taux d'intérêt supérieurs à la moyenne historique. Les analystes de Fitch Ratings identifient cependant des facteurs de risque significatifs, notamment un ralentissement économique dans la zone euro (principal partenaire commercial du Maroc) et la persistance des prix élevés de l'énergie et des aliments.
Le crédit non consolidé des banques a connu une hausse de 5 % en septembre, avec une augmentation similaire pour les prêts aux entreprises (5,7 %). En revanche, les prêts à la consommation ont connu une croissance modeste de moins de 2 %, freinée par les taux d'intérêt élevés.
La performance du crédit est restée stable à la fin du premier semestre 2023, avec un ratio moyen de prêts de stade 3 de 9,6 %. Bien qu'une légère détérioration soit attendue pour 2023 et 2024, elle devrait être gérable grâce à des normes de souscription prudentes. La rentabilité des banques a connu une amélioration notable au premier semestre 2023, une tendance qui devrait se poursuivre en 2024 grâce à la hausse des taux d'intérêt.
Le ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 a légèrement baissé, s'établissant à 10,3 % à la fin du premier semestre 2023. Malgré cela, certaines banques envisagent de renforcer leurs capitaux réglementaires par l'émission d'instruments de capitaux de catégorie 1 et 2. Les conditions de liquidité devraient rester saines, soutenues par des dépôts clients solides, dont environ 77 % sont des comptes courants et d'épargne à faible coût.
En conclusion, malgré les défis macroéconomiques persistants, les banques marocaines semblent bien armées pour naviguer dans un environnement économique complexe, avec des perspectives de croissance stable et une gestion prudente des risques.