La réduction du déficit, combinée à l'augmentation des recettes, a permis de générer une marge d'action d'environ 150 milliards de dirhams pour l'État.
Le FMI et la Banque mondiale estiment le potentiel fiscal du Maroc à 140 milliards de dirhams.
Lors de son discours devant les membres de la CGEM, Faouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a dressé un bilan des efforts déployés par le gouvernement pour redresser les finances publiques. Une gestion rigoureuse et une gymnastique qui a permis de dégager des marges budgétaires de 150 milliards de dirhams, en combinant hausse des recettes fiscales et réduction du déficit budgétaire.
Entre 2021 et 2024, le gouvernement a augmenté les recettes fiscales ordinaires de 100 milliards de dirhams, un exploit qui, selon Lekjaa, a permis de financer intégralement les programmes sociaux. Cette hausse des recettes s’est accompagnée d’une réduction historique du déficit budgétaire, passé de 7,8% en 2021 à 3,9% en 2024, soit une économie de 50 milliards de dirhams. Chaque point de réduction du déficit équivaut à 12 milliards de dirhams économisés. «En augmentant les recettes de 100 milliards et en réduisant le déficit de 4 points, nous avons offert à l’État une marge de 150 milliards de dirhams pour financer ses priorités stratégiques», a déclaré Faouzi Lekjaa.
Le ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement à ramener le déficit à 3% du PIB, un niveau considéré comme soutenable et permettant de stabiliser la dette publique.
Cette discipline budgétaire s’inscrit dans une stratégie plus large, qui vise à maintenir la stabilité macroéconomique tout en soutenant la croissance. «Plus nous réalisons de la croissance, plus nous pouvons élargir nos marges budgétaires. À l’inverse, une croissance faible nous oblige à serrer davantage les dépenses pour garantir un niveau d’endettement stable», a expliqué le ministre.
En matière d’endettement, le gouvernement vise une réduction notable du ratio dette/PIB, passant de 72% en 2022 à moins de 67% en 2026. Cette trajectoire rassurante est soutenue par des institutions financières internationales, notamment le FMI, qui devrait prochainement renouveler sa ligne de résilience climatique pour le Maroc. «Les conditions sont favorables pour cette reconduction, ce qui constitue une validation du bon comportement de notre économie et de nos finances publiques», a-t-il affirmé.
Le gouvernement marocain ne compte pas s’arrêter là. Lekjaa a rappelé que le potentiel fiscal du pays, estimé à 140 milliards de dirhams par le FMI et la Banque mondiale, reste un objectif réaliste. «Nous avons déjà atteint 100 milliards. Avec les efforts en cours, nous espérons atteindre ce potentiel en 2025», a-t-il ajouté.
Pour renforcer la confiance des investisseurs, le ministre a tenu à rassurer : «Aucun déposant ne fera l’objet d’un contrôle fiscal d’ici 2026. L’objectif est de construire une relation de confiance avec les opérateurs privés et d’encourager les investissements». L’opération d'amnistie fiscale, combinée aux garanties offertes par l’État, vise à dynamiser l’économie en intégrant davantage le secteur informel dans le circuit formel.
Pour le ministre, les 150 milliards de dirhams de marges budgétaires constituent une preuve tangible de la capacité du gouvernement à relever les défis économiques tout en soutenant les priorités sociales du Royaume.