A fin janvier 2023, le crédit bancaire a ralenti de 2,4% par rapport à décembre. Il demeure sur une hausse robuste de 7,1% en glissement annuel, tiré par le secteur public.
Le resserrement monétaire entamé par Bank Al-Maghrib en septembre 2022 et renforcé en décembre de la même année commence à porter ses fruits. L’enquête de conjoncture de BAM indique que le coût du crédit aurait été en stagnation selon 62% des patrons et en hausse selon 38%. Dans le détail, les taux d’intérêt bancaires sont passés en moyenne à 4,30% au dernier trimestre, contre 4,04% le trimestre précédent et 4,03% entre mars et juin 2022. Pour les TPME, le taux est même passé en moyenne au-dessus de 5%, de quoi conforter l'institution dirigée par Abdellatif Jouahri dans sa stratégie visant à durcir les conditions financières pour faire baisser l'inflation.
Justement, le renchérissement du coût du crédit s’accompagne par un reflux des encours puisqu’en janvier 2023, le crédit bancaire a reculé de 2,4% par rapport à décembre, plombé par la baisse des crédits aux entreprises de 2,2% et par la demande des agents financiers de 10,9% après un mois de décembre habituellement gonflé pour des raisons techniques et comptables pour cette catégorie d’entreprises.
Une demande en baisse….
Pour ce qui est de la demande, elle aurait connu une stagnation pour les grandes entreprises et une baisse pour les TPME. Chez les entreprises privées, ce sont les crédits de trésorerie (-4,5%) et les crédits à la promotion immobilière (-3,9%) qui baissent le plus en janvier alors que les créances en souffrance ont augmenté de 1,1% et de près de 13% sur une année glissante. L’enquête sur les conditions d’octroi de crédit au titre du T4- 2022 indique que les critères auraient été assouplis pour les facilités de trésorerie, maintenus inchangés pour les crédits à l’équipement et durcis pour les prêts à la promotion immobilière.
Ménages : Durcissement des conditions d’accès aux crédits à l’habitat
Au T4-2022, les banques déclarent des critères d’octroi inchangés pour les prêts à la consommation et durcis pour les prêts à l’habitat. Pour la demande, elle aurait baissé aussi bien pour les prêts à l’habitat que pour ceux à la consommation.
Pour ce qui est des taux appliqués aux nouveaux crédits aux ménages, ils ressortent, au T4-2022, à 4,32% pour les crédits à l’habitat et à 6,40% pour ceux à la consommation.