Mardi 04 Fevrier 2025

Bourse: Le secteur du ciment bien parti pour rattraper son retard

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Avec une forte corrélation avec le secteur immobilier, qui représente plus de 70% des écoulements, le secteur cimentier entre dans une phase de croissance soutenue.

La dynamique des infrastructures publiques et la relance du logement devraient maintenir la demande à un niveau élevé dans les prochaines années.

Les opérateurs cotés, bien positionnés pour capter cette croissance, bénéficient d’un environnement plus favorable.

Le marché du ciment au Maroc entame l’année 2025 sous des auspices favorables. Après une progression de 9,5% des ventes en 2024, le secteur confirme sa dynamique haussière avec une hausse de 13,75% en janvier. Porté par des investissements massifs en infrastructures et une reprise de l’immobilier, le secteur cimentier affiche des fondamentaux solides et profite notamment d’une baisse des coûts des intrants et d’une demande soutenue. 

Les deux principaux acteurs cotés, LafargeHolcim Maroc et Ciments du Maroc, tirent parti de cette conjoncture favorable et affichent des perspectives prometteuses. Mais au-delà des chiffres, quels sont les véritables moteurs de cette embellie et les perspectives à moyen terme ?

 

Un marché en nette reprise, mais encore en deçà des sommets passés

Les livraisons de ciment ont atteint 13,69 millions de tonnes en 2024, confirmant une reprise robuste après plusieurs années de stagnation. Ce rebond, alimenté par une accélération des projets immobiliers et d’infrastructures, reste toutefois en deçà du pic historique de 2011, où la consommation atteignait 16 millions de tonnes. La consommation moyenne par habitant, qui s’est établie à 372 kg en 2024 (+10% sur un an), demeure inférieure aux 512 kg d’il y a plus d’une décennie.

La distribution reste le principal canal d’écoulement, représentant 58% des ventes, bien qu’en recul par rapport aux deux tiers enregistrés il y a dix ans. Le béton prêt à l’emploi (22%) et les produits préfabriqués (10%) suivent, tandis que le segment des infrastructures représente 7% des ventes, un chiffre appelé à croître avec l’intensification des grands chantiers.

 

Des moteurs structurels de croissance

Le secteur bénéficie de plusieurs moteurs structurels de croissance à court et moyen terme. D’une part, les grands projets d’infrastructures liés à la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et à la Coupe du Monde 2030 entraînent des investissements massifs dans les stades, les routes et les équipements publics. Dans le même élan, le programme de reconstruction d’Al Haouz, doté d’un budget de 120 milliards de dirhams sur cinq ans, vient stimuler davantage l’activité. Le renforcement des infrastructures hydrauliques est également prévu, avec la construction de 20 barrages et de trois stations de dessalement, tandis que l’immobilier résidentiel est porté par l’accélération des chantiers, soutenue par un programme d’aide directe au logement.

Parallèlement, la baisse des prix du petcoke, principal combustible utilisé par les cimentiers, améliore la rentabilité des industriels du secteur. La pression inflationniste sur les coûts de production s’atténue ainsi et offre une meilleure visibilité sur les marges des acteurs cotés.

 

Quelles perspectives pour les opérateurs cotés?

LafargeHolcim : un leader en transition verte, sous-valorisé en Bourse

Selon BMCE Capital Research, LafargeHolcim Maroc affiche une décote par rapport à sa valeur intrinsèque, ce qui en fait une opportunité d’investissement intéressante et figure dans son portefeuille type 2025 avec une pondération de 8,7%. Parmi les éléments soutenant cette vision :

-Un positionnement stratégique avec une forte implantation dans les régions les plus dynamiques du pays (Centre, Nord, Sud et Est).

-Une transition vers le "Green Cement", avec une usine à Tétouan fonctionnant entièrement à l’énergie verte et une nouvelle unité de production de combustible alternatif (20 KT de CSR par an).

-Des perspectives de croissance robustes grâce aux projets d’infrastructures hydrauliques et de reconstruction post-séisme.

Pour les analystes, LafargeHolcim reste toutefois exposé à la volatilité des prix des intrants et à sa forte dépendance au marché local, l’export représentant une part marginale de son activité. Son profil reste néanmoins attractif pour les investisseurs recherchant une valeur défensive et résiliente.

 

Ciments du Maroc: une expansion stratégique et un profil attractif pour les investisseurs 

Le bureau de recherche Attijari Global Research (AGR) a recommandé l’achat du titre Ciments du Maroc, avec un cours cible de 2.220 DH qui offre un potentiel d'appréciation de 21% par rapport au cours du 12 novembre 2024.. Cette recommandation repose sur :

-Une anticipation d’un taux de croissance annuel moyen de 7% des volumes de ventes sur 2024-2026, après une décennie marquée par une contraction de -1,7%.

-L’acquisition d’Asment de Témara, qui permet à CIMAR de renforcer sa position sur l’axe Rabat-Salé-Kénitra et de capter une demande croissante dans cette région.

-Une meilleure structuration financière, avec un endettement porté à 40% du bilan, réduisant le coût moyen pondéré du capital (WACC) de 9,53% à 6,84%.

L’optimisation des charges et l’intégration d’Asment devraient permettre un gain d’au moins 2 points de marge d’EBE d’ici 2026. De plus, CIMAR bénéficie d’un pipeline de projets d’infrastructures conséquent et d’une gestion du cash flow solide, renforçant son attractivité pour les investisseurs.

 

Un secteur cyclique, mais un momentum favorable

Avec une forte corrélation avec le secteur immobilier, qui représente plus de 70% des écoulements, le secteur cimentier entre dans une phase de croissance soutenue. La dynamique des infrastructures publiques et la relance du logement devraient maintenir la demande à un niveau élevé dans les prochaines années.

Les opérateurs cotés, bien positionnés pour capter cette croissance, bénéficient d’un environnement plus favorable : une baisse des coûts, des projets structurants et un soutien gouvernemental accru. Pour les investisseurs, le timing semble opportun pour se repositionner sur ces valeurs, qui offrent un potentiel d’appréciation intéressant dans un marché en plein redressement.

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