Malgré une résilience avérée sur le plan opérationnel, l’opérateur historique est plombé par les conflits juridiques qui l’opposent à ses concurrents dans les pays de présence.
L’action Maroc Telecom est passée ce 10 novembre sous le seuil hautement symbolique des 100 DH à la Bourse de Casablanca. Il faut remonter à l’été 2014 pour retrouver un tel niveau de cours. A l’époque, l’opérateur télécom était de bien plus petite taille.
L’action perd près de 30% depuis le début de l’année. A ces niveaux de cours, Maroc Telecom est valorisée par le marché à 88 Mds de dirhams. Elle est talonnée par Attijariwafa bank avec 84 Mds de dirhams.
Les arguments baissiers
« Si l’astreinte imposée par l’ANRT devrait plomber in fine la capacité bénéficiaire 2022E de MAROC TELECOM, sa maîtrise opérationnelle témoigne de ses aptitudes de résilience en dépit des vicissitudes du contexte marqué également par une forte agressivité concurrentielle aussi bien au Maroc qu’en Afrique », écrit BMCE Capital Global Research dans son stock guide publié le 09 novembre. Cela dit, «le nombre et l’ampleur des conflits juridiques et réglementaires qui opposent aujourd’hui l’opérateur historique marocain à ses concurrents et aux régulateurs dans les pays d’implantation constituent une autre source de préoccupation qui pourraient, s’ils se concrétisent, altérer ses résultats à venir et ainsi le rendement anticipé ».
Ce dernier est, à ce titre, attendu en forte baisse en 2022 par BKGR, du fait de la pression induite sur les niveaux de cash par le paiement de l’astreinte de l’ANRT au S2 2022. Malgré cela, le bureau de recherche valorise le titre à 104 DH et recommande aux investisseurs de le conserver dans les portefeuilles.
Pour rappel, WANA réclame MAD 6,8 Mds en dommages et intérêts pour abus de position dominante.
Outre les litiges, d’autres éléments sectoriels peuvent peser sur la profitabilité du groupe. Il s’agit notamment des impératifs de l’implémentation de la technologie 5G considérée fortement capitalistique avec un horizon et un niveau de rentabilisation incertain.
Maroc Telecom, qui subit actuellement un contrôle fiscal, doit aussi faire face à une hausse potentielle du niveau d’imposition des Industries de 31% à 35% dans le PLF 2023. Tout ceci dans un contexte marqué par l’intensification de la concurrence sur le segment Fixe avec l’entrée en vigueur des mesures de dégroupage.