La recherche de Valories Securities constate un renforcement de la présence des étrangers à la bourse de Casablanca depuis le T3-2022. Cette tendance saura-t-elle perdurer? Eléments de réponses du Broker.
Les analystes de Valoris Securities constatent, dans leur Focus du mois de mai, une suractivité des opérateurs étrangers au sein du marché marocain, malgré la conjoncture plutôt délicate (persistance de l’inflation et de la hausse des taux) qui pèse sur l’évolution du MASI en 2023. D’ailleurs, ces derniers seraient de plus en plus actifs tout au long des 4 premiers mois de l’exercice en cours.
Sur la base des statistiques collectées sur Bloomberg, Valoris Securities note que les ordres émis et déclarés par les brokers étrangers à destination de notre marché ont concerné près de 19 valeurs cotées, tandis que les quantités traitées par ces brokers pèsent en moyenne pour près de 17,4% du volume de ces titres depuis le début d’année.
Acheteurs ou vendeurs ?
Dans ces conditions, il serait tout à fait envisageable d’essayer d’identifier l’orientation (achat ou vente) de l’activité de ce type d’opérateurs de marché. Les dernières statistiques de l’AMMC au titre du 4e trimestre indique que les personnes morales étrangères ont représenté près de 9,7% du volume à l’achat au T4-2022, contre 4,4% seulement du volume en vente durant la même période, renforçant ainsi l’avis quant à un renforcement des valeurs marocaines dans leurs portefeuilles.
Les analystes de Valories ont pour leur part étudié l’évolution du Top 3 des valeurs cotées ayant connu le plus grand nombre de titres échangés par ces investisseurs: IAM, ATW et Marsa Maroc. "Pour ces 3 valeurs, nous constatons un renforcement du nombre de titres détenus par les fonds étrangers depuis le T4- 2022, particulièrement, par des fonds puissants et de renommées (Ex : Blackrock)", explique VS.
Pourquoi cet engouement ?
Valoris Securities estime que plusieurs facteurs auraient peut-être permis un début de changement d’avis à l’égard du marché boursier marocain :
Une attractivité croissante à l’égard du Maroc, compte tenu de la résilience de son économie et de sa monnaie, comparativement à d’autres pays limitrophes, la sortie du pays de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) le 24 Février 2023, une baisse du niveau de valorisation du marché boursier qui permettrait à nouveau aux étrangers de s’y intéresser.... Mais également le renforcement du poids de la région MENA dans le portefeuille des investisseurs à la suite de la guerre d’Ukraine et la recherche de marchés alternatifs.
Ceci dit, la poursuite de cette tendance sera aussi tributaire de la capacité des sociétés cotées à confirmer leur capacité de rebond post-2022, dès la publication des réalisations au T1-2023.