Les données statistiques et l'effet calendaire plaident pour un retour "très proche" de la volatilité à la Bourse de Casablanca.
Les arbres ne montent pas au ciel, mais ne veulent pas non plus retoucher le sol de sitôt. C'est à ce petit jeu d'équilibriste que l'on assiste à la Bourse de Casablanca depuis mi-juillet. A l'époque, l'indice, soutenu par un retour de cash sur les actions, a été stoppé dans sa tentative de reprise par les 12.400 points. Quelques séances plus tard, les haussiers ont construit une muraille dont on ne connait pas vraiment l'épaisseur autour de 12.100 points. Muraille qui stoppe pour le moment toutes les tentatives baissières. Depuis l'identification de ces deux bornes, il ne se passe plus grand chose sur les grandes capitalisations au grand bonheur des boursiers en vacances qui n'auraient pas souhaité voir le marché repartir sans eux. En attendant le retour des investisseurs, les dernières séances du mois d'août voient se former des éléments qui plaident par un retour prochain de la volatilité.
Sur des plus bas annuels
S'il y a un phénomène qui est bien connu et entretenu sur les marchés, c'est bien la cyclicité de la volatilité : Une forte volatilité appelle une faible volatilité et inversement. En restant scotché dans son range 12.100/12.400 points, l'indice a vu sa volatilité se résorber petit à petit. Nous sommes désormais sur un creux de l'année 2017, très loin des sommets de volatilité atteints en janvier dernier quand l'indice avait pris 10% en quelques séances avant de plonger.
A chaque fois que ces niveaux bas de volatilité ont été atteints, elle est repartie de plus belle. On peut imaginer que cette cyclicité sera de nouveau respectée, surtout que le calendrier des entreprises va bientôt se charger.
L'écartement des bandes de Bollinger (écran du haut) et l'ATR réglé sur 20 périodes indiquent que la volatilité se trouve sur ses plus bas de l'année. Graphique DirectFN.
Période des résultats
Ce creux de volatilité coincide avec l'habituelle période des résultats semestriels. D'ailleurs, cette année, certaines majeurs du marché qui ont l'habitude de publier pendant le mois d'août, ont retardé la publication de leur comptes. On risque encore une fois d'assister à un embouteillage comme ce fut le cas pour les résultats annuels 2016 où beaucoup sont tombés à la limite du délai légal, durant les dernières 72 heures du mois de mars. Pour ce premier semestre, les regards seront bien évidemment tournés vers les midd et small caps qui ont surperformé durant les 8 premiers mois de l'année. Elles doivent confirmer leurs niveaux de valorisation. En face, il ne faudra pas beaucoup attendre des grosses cylindrées. Les bancaires en premier. Les opérateurs ne s'attendent pas à une année exceptionnelle dans un contexte de taux encore bas et de tassement des marges de crédit, bien que des efforts sont fournis sur les autres composantes de marges comme l'activité de marché. Le secteur des ciments et Maroc Telecom passent aussi par des phases de transition pour ne pas dire de contraction. A eux seuls, ces trois secteurs représentent déjà près de 65% de la capitalisation du marché. Ce sera aux autres secteurs de prouver qu'ils méritent leurs niveaux de cherté.
Une période charnière se présente. Nous sommes à la porte d'un décalage important (violent ?) de l'indice. Reste à en connaître le sens.