Fitch Solutions s'attend à ce que BAM augmente son taux directeur de 100 points de base supplémentaires au premier semestre 2023, le portant à 3,50%.
Sa prévision d'inflation pour 2023 ressort à 4,3% contre une prévision de 3,9% pour Bank Al-Maghrib.
Alors que le discours de Bank Al-Maghrib lors de sa dernière réunion est devenu plus Hawkish en reconnaissant l'"internalisation" des moteurs de l'inflation, la Banque a choisi de ne pas anticiper les hausses de taux en 2023 pour limiter l'impact négatif que ce choix aurait sur la croissance.
« Nous prévoyons que l'inflation élevée incitera BAM à continuer de resserrer sa politique monétaire en 2023, en relevant son taux directeur de 50 points de base lors de sa prochaine réunion du 21 mars », écrivent les analystes de Fitch Solutions pour qui l’inflation devrait se situer à 4,3% en 2023 (contre une prévision de 3,9% pour BAM).
Trajectoire des taux en 2023
Par ailleurs, Fitch Solutions estime que la Banque centrale augmentera son taux directeur de 100 points de base cumulés le portant à 3,50 % en juin 2023 et le maintenant au même niveau jusqu'à la fin de l'année.
« Cela reflète notre conviction que BAM devra continuer à augmenter les taux d'intérêt pour maintenir les anticipations d'inflation ancrées. Bien que l'enquête de BAM montre que le pourcentage net d'entreprises qui s'attendent à une augmentation des prix au cours des 3 prochains mois a diminué, il reste élevé par rapport aux niveaux historiques », justifie l’agence.
De même, BAM augmentera également son taux directeur pour soutenir sa devise gérée dans un contexte où la Banque centrale européenne (BCE) est plus Hawkish.
Le dilemme de la croissance
Pour Fitch, il y a un risque que BAM choisisse d'être plus favorable à la croissance économique. Lors de la dernière réunion, la Banque a abaissé ses prévisions de croissance économique pour 2023 de 3,6 % lors de sa réunion de septembre à 3,2 %.
« Nous interprétons la révision des prévisions comme une BAM reconnaissant l'impact négatif potentiel d'une hausse des taux sur l'activité économique », explique Fitch.
En tant que tel, il existe un risque que les craintes de BAM d'un ralentissement économique excessif l'incitent à maintenir des conditions financières plus souples afin de soutenir la croissance économique. Et donc cela impliquerait une hausse moins marquée des taux lors des prochaines réunions.