Maroc Telecom a traversé une période difficile depuis la pandémie, marquée par un environnement réglementaire et concurrentiel complexe. Toutefois, l’opérateur historique remonte la pente, lentement mais sûrement. Sur les neuf premiers mois de 2024, l’activité est stable et recouvre plusieurs dynamiques : Au Maroc, les revenus reculent à cause des segments Mobile et Fixe, tandis que la Data et la FTTH progressent à deux chiffres. À l’international, les filiales du Groupe, sous la bannière MOOV Africa, maintiennent la croissance globale avec une progression de 1,1 % de leurs revenus, portée par la bonne performance de la Data mobile (+15,7 % à taux de change constant) et l’amélioration des services Mobile Money (+6,5 %).
Sur le plan opérationnel, les marges d’IAM ont connu une légère détérioration. L’EBITDA ajusté consolidé du Groupe s’établit à 8,93 milliards de MAD, en recul de 3,3 % par rapport à fin septembre 2023. La capacité bénéficiaire a été lourdement impactée par le règlement du litige avec WANA Corporate, réduisant le RNPG publié à seulement 318 millions de MAD, en baisse de 92,2 % en glissement annuel.
Au niveau financier, l’endettement net a augmenté de 32,1 % par rapport au 30 septembre 2023, atteignant 23 milliards de dirhams à fin septembre 2024. Le ratio Dette Nette/EBITDA ressort ainsi à 1,2x, en raison des financements nécessaires pour honorer le paiement de 6 milliards de dirhams brut imposé par la Cour dans le cadre du litige avec WANA.
De meilleures perspectives pour 2025
Malgré cette période tumultueuse, Maroc Telecom pourrait bénéficier d’opportunités de redressement à court terme. Le litige avec WANA étant désormais réglé, l’opérateur devrait progressivement retrouver sa rentabilité normative. Selon le consensus d’analystes élaboré par Boursenews, le titre est valorisé à 113 DH (moyenne du consensus), soit un potentiel de hausse de près de 29 % par rapport au cours de clôture du 7 janvier 2025. Cette prévision se base sur une stabilisation progressive des revenus domestiques et une accélération du développement des filiales africaines.
Quant au déploiement imminent de la 5G, il représente effectivement une pression supplémentaire pour le secteur, mais Maroc Telecom peut compter sur un réseau déjà largement compatible avec cette technologie, selon les analystes de BKGR, ce qui limiterait l’effort d’investissement nécessaire à cette technologie qui devrait commencer à être déployée dès cette année.
Toutefois, IAM reste confronté à plusieurs incertitudes, notamment la pression réglementaire persistante au Maroc et des complications dans certains marchés africains comme le Mali, où des tensions avec le gouvernement local ont affecté la filiale MOOV Africa Mali. Malgré ces défis, le marché boursier marocain, soutenu par des perspectives économiques globales positives, pourrait offrir un environnement propice pour le titre dans les prochains mois, compte tenu de sa décote et de ses fondamentaux solides dans un marché en pleine euphorie.