Le management du groupe Marsa Maroc a profité de l’Annual Investors Conference organisée par BMCE Capital la semaine dernière pour détailler son plan d’affaires aux investisseurs. Voici quelques repères issus des échanges avec les opérateurs.
Marsa Maroc, premier exploitant marocain de terminaux portuaires, décline un plan d'investissement chiffré à plus de 16 milliards de dirhams sur les cinq prochaines années afin de doubler son chiffre d’affaires et sa capacité bénéficiaire d’ici 2030.
Le groupe mise d’abord sur la montée en puissance du trafic conteneurisé domestique : les nouveaux moyens de manutention prévus sur l’ensemble de ses terminaux doivent absorber la demande croissante liée à la dynamisation du commerce intérieur.
Sur le créneau stratégique du transbordement, Marsa Maroc sécurise deux positions au port de Nador West Med. Le terminal conteneur Est sera développé avec Terminal Investment Limited (filiale de MSC Group) pour 480 M EUR, tandis que le terminal Ouest sera réalisé en co-entreprise avec le français CMA CGM pour 250 M EUR. Les deux mises en service sont attendues en 2027, année où le groupe devrait accélérer sa vitesse de croisière.
Le financement de ce programme se fera par dette, autofinancement et apports des partenaires. Il s’appuie concrètement sur une génération soutenue de free cash-flows et sur une capacité d’endettement estimée à 8 Mds de dirhams, pour un gearing cible compris entre 40 % et 60 %. La solidité du bilan se reflète déjà dans un désendettement de 139 M MAD au premier trimestre 2024, comme le font remarquer les analystes de BKGR.
À l’international, Marsa Maroc a démarré ses activités de manutention au Bénin via Benin Manutentions SA et vise rapidement 35 % du capital. Cette percée africaine complète une stratégie de croissance tout azimut, destinée à hisser le champion national parmi les opérateurs portuaires les plus performants de la région.