L’argumentaire du gestionnaire d'actifs repose sur une double lecture : un Trump pragmatique qui pourrait revoir sa copie si les marchés US flanchent, et une économie marocaine qui s’affirme dans sa trajectoire de croissance modérée mais solide.
Le Président américain, connu pour son attachement aux marchés comme baromètre de sa réussite économique, pourrait bien infléchir sa ligne dure sur le commerce si les indices boursiers venaient à chuter durablement. Pour CCM, ce paramètre constitue un garde-fou contre un scénario de repli généralisé sur les actions internationales. D’autant plus que les corrections récentes sur les marchés — souvent exagérées — laissent place à des rebonds significatifs, avec près de 30% de reprise potentielle dans les phases d’inflexion. Dans cette optique, mieux vaut éviter une sous-exposition excessive aux actions.
Dans une inflexion par rapport au positionnement du début d’année (lien article Boursenews S1), CIH Capital Management recommande désormais une orientation plus marquée vers les actions européennes. Leur attrait tient autant à des niveaux de valorisation plus raisonnables qu’aux plans de relance budgétaire actuellement en gestation.
Sur le plan national, la dynamique reste favorable. La Banque centrale prévoit une croissance de 3,9% pour 2025, une estimation proche de celle du FMI (+3,7%). Signe de confiance : Bank Al-Maghrib a abaissé ses prévisions d’inflation à 2%, permettant une baisse de 25 points de base du taux directeur en mars dernier. Cette détente monétaire pourrait même se poursuivre si les conditions le permettent.
La Bourse de Casablanca, après un démarrage en fanfare (+20% depuis janvier), a connu une correction marquée début avril (-7% en une semaine), qualifiée de salutaire par CCM. Selon la note, cette phase de consolidation freine les excès spéculatifs et recentre les investisseurs sur les fondamentaux. Un point positif pour la qualité des arbitrages à venir.
Alors que les tensions douanières initiées par les États-Unis secouent les grands flux mondiaux, le Maroc apparaît relativement épargné. Les exportations vers les États-Unis ne représentent que 5% du total. Mieux, la taxation limitée (10%) pourrait même faire du Maroc une terre d’accueil pour des délocalisations industrielles en provenance de pays plus lourdement sanctionnés. En somme, une stabilité bienvenue dans un monde fragmenté.
Dans ce contexte, CIH Capital Management continue de plaider pour une exposition diversifiée, appuyée sur deux piliers macro : la croissance modérée et la désinflation.
Côté actions, les moteurs de performance devraient venir des secteurs bancaire, cimentier, construction et santé, avec en prime une reprise des marges dans l’industrie grâce à la détente sur l’énergie et les matières premières. Le rendement moyen des dividendes (2,9%) sur le MASI reste compétitif face au BDT 10 ans (2,7%).
Le segment « value », encore sous-valorisé selon la société de gestion, conserve un intérêt particulier. Sa résilience durant les secousses récentes et l’amélioration de la liquidité du marché lui offrent un potentiel non négligeable. Rappelons ici que c’était le principal pari de la société de gestion au premier trimestre.
Sur le front obligataire, le recul de l’inflation et la politique accommodante de BAM renforcent l’attrait des titres à taux fixe, en particulier sur des maturités longues. Dans un monde encore incertain, le refuge des obligations — qui n’a pas été affecté par les tensions commerciales — séduit à nouveau. Une stratégie à duration élevée semble pertinente, sous réserve d’un choix judicieux des maturités.
CIH Capital Management maintient ainsi une posture équilibrée, fidèle à celle du premier trimestre, misant sur la complémentarité actions Value -obligations à forte duration. Une manière de capter les opportunités de rebond sans négliger la protection contre les aléas macroéconomiques et géopolitiques.