Lors des Morocco Capital Market Days, organisés à Londres par la Bourse de Casablanca, Brahim Benjelloun Touimi, président du Conseil d’administration de la Bourse, a livré deux interventions marquantes. L’une tournée vers l’avenir, s’adressant à la jeunesse marocaine formée à l’étranger. L’autre, plus stratégique, destinée aux investisseurs internationaux, appelés à considérer le Maroc comme une destination de choix pour leurs capitaux.
Le 9 mai, face à une assemblée d’étudiants marocains brillants installés au Royaume-Uni, le président de la Bourse de Casablanca a ouvert la journée dédiée à la relève intellectuelle. Son message : une reconnaissance appuyée du potentiel de cette diaspora estudiantine comme force de transformation pour le Royaume.
« Vous êtes les prochains artisans du progrès marocain », a-t-il déclaré, en dressant le portrait d’une Bourse de Casablanca bientôt centenaire, dynamique, connectée à l’économie réelle, et pleinement engagée dans les objectifs de développement national et continental.
Dans un moment fort, il propose un acronyme inspiré de la double appartenance « BRITANNIQUE – MAROCAINE », décliné en 14 recommandations, entre "Belief", "Representation", "Innovation", "Networking", ou encore "Gratitude". Un plaidoyer pour un engagement patriotique et lucide, où la modernité ne s’oppose jamais aux racines.
Deux jours plus tôt, lors du discours de clôture de la première journée institutionnelle, Benjelloun Touimi adoptait un ton plus stratégique. Devant un parterre d’investisseurs, de régulateurs et de partenaires financiers, il a plaidé en faveur d’un Maroc attractif, solide et en pleine transformation.
Son mot d’ordre ? Un slogan simple, mais porteur : « INVESTIR AU MAROC », résumé en 14 lettres comme un mnémonique structurant les arguments économiques du Royaume.
De "Institutional depth" à "Technological modernization", en passant par la stabilité souveraine, l’intégration ESG, et l’ouverture aux capitaux étrangers, le Maroc y est décrit comme une plateforme fiable, ambitieuse et structurée. Casablanca y joue pleinement son rôle de hub régional, adossée à une infrastructure moderne et une ambition africaine affirmée.
Le discours souligne également les efforts de modernisation réglementaire, la diversification des classes d’actifs – des REITs aux dérivés – ainsi qu’un agenda clair de privatisations futures.
Au-delà du fond, le style des interventions révèle une volonté assumée de diplomatie financière. En s’adressant aux jeunes Marocains comme aux financiers anglo-saxons, Brahim Benjelloun Touimi endosse un rôle de passeur entre le Maroc et le reste du monde, entre héritage et innovation, entre vision politique et stratégie de place.
Ces deux discours traduisent une conviction forte : celle que la Bourse de Casablanca n’est pas qu’un marché, mais un vecteur de projection, de narration économique, et de diplomatie d’influence. Une institution prête à dialoguer, à convaincre et à se transformer pour accompagner la montée en puissance du Royaume sur la scène financière internationale.