Moncef Belkhayat vient d'annoncer un plan d’investissement de 2,1 milliards de dirhams pour doubler les capacités de Building Logistics Services d’ici 2026.
Building Logistics Services (BLS) amorce une nouvelle phase de son développement avec un programme d’investissement ambitieux de 2,1 milliards de dirhams sur la période 2025-2026, de quoi creuser l'écart dans un marché appelé à se structurer en marge des nouvelles politiques publiques des grandes villes, appellées à devenir plus restrictives. Ce plan stratégique vise à renforcer la position de BLS en tant qu’opérateur logistique de premier plan en doublant ses capacités d’entreposage et en élargissant sa couverture territoriale.
Le programme d’investissement prévoit la construction de 16 nouvelles plateformes logistiques à travers le Maroc, avec une augmentation significative des surfaces d’entreposage et des capacités de stockage. L’objectif est de passer de 450 000 m² à 1 million de m² sous gestion, et de 250 000 positions palettes à 1,5 million.
Parmi les nouveaux sites prévus figurent des implantations stratégiques dans quasiment toutes les villes, notamment à Tanger, Fès, Mohammedia, Meknès, Kénitra, Casablanca, Salé, Marrakech, Tétouan, Oulad Saleh ou encore Guerguerat. Le groupe vise une couverture logistique optimale, lui permettant d’accompagner la croissance du commerce et de l’industrie à l’échelle nationale.
Un modèle basé sur la taille et la synergie
Selon Moncef Belkhayat, PDG de BLS, la stratégie du groupe repose sur un principe fondamental : la taille. « The name of the game is scale », souligne-t-il devant le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, venu soutenir l'investissement privé dans le secteur à l'occasion du lancement de la tranche II de la plateforme logistique Lkhyayta par BLS.
Moncef Belkhayat, qui a accéléré la croissance de la société ces dernières années à coups d'acquisitions, insiste sur l’importance de la consolidation et des partenariats pour optimiser les coûts et améliorer la compétitivité. L’entreprise a ainsi opté pour une ouverture de son capital, accueillant notamment des actionnaires de référence comme IFC (groupe Banque mondiale) ou Stoia. Un fonds de private equity de Bank of Africa est également en phase de prendre un ticket dans les semaines à venir.
Outre l'effet de taille, BLS s’appuie sur un modèle de logistique intégrée qui couvre l’ensemble de la chaîne de valeur : freight forwarding, transit, transport, entreposage et customisation des produits. L’entreprise est un fournisseur de services logistiques end-to-end, permettant aux clients d’acheminer « leurs marchandises de n’importe où dans le monde vers n’importe où au Maroc », comme le résume son PDG, sans intermédiaire ni intervenant extérieur au groupe.
La logistique du futur : digitalisation et décarbonisation
Outre l’extension de ses capacités physiques, BLS mise sur l’innovation et la durabilité pour se différencier. L’entreprise s’engage dans une politique de décarbonisation ambitieuse, intégrant des normes environnementales strictes dans ses opérations. « Toutes les multinationales imposent désormais une politique ESG comme condition sine qua non de signature de contrat », rappelle Moncef Belkhayat.
En parallèle, BLS travaille sur l’optimisation du last mile, un segment clé mais encore peu rentable pour les logisticiens. La réflexion porte sur l’adaptation aux politiques publiques des grandes villes, notamment en ce qui concerne la gestion des embouteillages et les restrictions d’accès aux poids lourds en milieu urbain.
Avec ce programme d’investissement, BLS prévoit la création de 1 000 emplois directs et indirects, ainsi qu’une augmentation significative de sa capacité opérationnelle. Le projet inclut également le développement d’infrastructures modernes, optimisées grâce à des processus de construction accélérés et un réseau de fournisseurs spécialisés.
Cette expansion renforce le rôle stratégique du secteur privé dans le développement du paysage logistique marocain et son alignement avec les politiques publiques en matière de transport et d’aménagement du territoire, selon le ministre de la Logistique.
A.H