Le bureau d'analyse fait tout de même remarquer un net ralentissement pour les industriels au T2.
Au terme des 6 premiers mois de cette année, les revenus agrégés des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca s’améliorent de +5,3% à 146,7 Ms de dirhams, selon les calculs de la filiale de BMCE Capital. Cette performance est tirée principalement par l’orientation favorable du PNB des financières (+12%) et, dans une moindre mesure, par la hausse du CA des valeurs industrielles de +2,8%.
Un T2 en net ralentissement pour les industries
Sur les 50 sociétés industrielles ayant communiqué leurs réalisations, 33 affichent des revenus en hausse profitant principalement d’un effet volume et/ou périmètre combiné et dans une moindre ampleur, à un effet prix favorable qui commence à s’estomper comparativement à l’année dernière. Mais BKGR fait remarquer que le secteur connaît un ralentissement au T2 : "après un premier trimestre bien orienté pour l’ensemble des branches d’activité (+6,6% en y-o-y), les réalisations commerciales au T2 2023 affichent une progression davantage limitée (+4% à 73,9 Md) mais également plus contrastée". En effet, Les sociétés industrielles accusent un net ralentissement au T2 2023 avec des revenus en baisse de -1,9% à 46,5 Mds en y-o-y (vs. une progression de +8% au T1 2023) principalement impactée par la mauvaise tenue des opérateurs pétroliers et gaziers, notamment AFRIQUIA GAZ ou encore TOTAL ENERGIES MARKETING MAROC dont les revenus consolidés reculent de -22% en glissement annuel (-10% en séquentiel) pâtissant d’un repli de la demande suite à la hausse des prix à la pompe. L’industrie agroalimentaire connaît également un ralentissement et plus particulièrement LESIEUR CRISTAL qui enregistre un CA consolidé en recul de -38% en raison, selon les explications du Management, de la poursuite de la politique de baisse des prix déployée tout au long de ce semestre afin d’atténuer l’impact de la pression inflationniste sur le pouvoir d’achat des ménages. Enfin, les minières contribuent à cette contraction suite à la baisse de -27% des revenus de MANAGEM au T2 2023 sous l’effet notamment de la suspension des opérations au Soudan depuis le 20 avril de l’année en cours et de la baisse des cours du Cobalt et des métaux de base.
Le PNB des financières ressort lui en hausse de +12% à 40,5 Md intégrant principalement les contributions additionnelles d’ATTIJARIWAFA BANK,de BCP et de BOA, capitalisant vraisemblablement sur l’ensemble de ses composantes, notamment le rebond du résultat sur opérations de marché et la très bonne tenue de la marge d’intérêt en dépit de la hausse du taux directeur.
Des investissements stables
Au volet des investissements, poursuit BKGR, l’enveloppe globale mobilisée par les sociétés de la cote casablancaise ressort en quasi-stagnation (-0,5%) comparativement au 1er semestre 2022. Cette évolution est la résultante du recul de -20,8% des CAPEX d’IAM et de -37,5% d’ARADEI CAPITAL compensé quasi-intégralement par la hausse de +4,6x de ceux d’AKDITAL dédiés à l’ouverture de 4 nouvelles cliniques (à Mohammedia, Bouskoura et Fès -2-) et l’appréciation de 5,3x de l’enveloppe d’investissement d’OULMES engagés dans le cadre de la poursuite de son plan de développement industriel. Dans le détail, 41% des CAPEX ont été drainés par l’opérateur Télécoms historique IAM, suivi des minières avec une part de 17% en particulier MANAGEM dont 40% ont été alloués aux nouveaux projets de développement du Groupe, notamment le démarrage des travaux du projet cuprifère de Tizert et la finalisation de l’acquisition des actifs miniers Bambouk au Sénégal.