Microdata dépasse pour la première fois le seuil des 40 MDH de bénéfices
Le marché IT marocain pâtit de la faiblesse des commandes publiques
Un business model agile permettant de doper les marges et de réduire le risque de concentration
Dans un marché qui tourne au ralenti, affaiblit par une absence de la commande publique principalement, le spécialiste de l’infrastructure IT Microdata fait preuve de résilience. Depuis 2011, la société affiche un TCAM de son chiffre d’affaires de de 8,6%. Cette année, elle a dégagé 471,8 MDH de revenus, un niveau historique.
Dans ce marché restreint de l’infrastructure IT, estimé entre 1,5 et 2 milliards de DH, “les opportunités de croissance et d’investissement se créent en fonction des besoins des clients”, souligne Hassan Amor, PDG de Microdata. Et de poursuivre : “S’il y a des projets, nous serons les premiers à les capter. Avec notre grande assise financière, nous pouvons gérer le double de notre chiffre d’affaires. Le problème est que le business tourne au ralenti, notamment sur le public”.
IT Agility
Grâce à son business model agile, Microdata s’approvisionne directement chez les constructeurs (Dell) et éditeurs de logiciels pour livrer directement à sa clientèle composée majoritairement de grands comptes présentant de faibles risques. “Ces constructeurs mondiaux sont nos partenaires en amont” a-t-il rappelé. Et les grands groupes du Royaume (BCP, OCP, CIH, Assurances…), représentent la majorité de son portefeuille client bien diversifié. Ce positionnement permet à Microdata d’afficher de bonnes marges et une rentabilité élevée et tout autant de réduire son risque de concentration. À la différence d’IB Maroc, dont la concentration client lui a coûté 35% de son CA en 2017 ( à cause de la perte d'un client historique).
L’opérateur a franchi pour la première fois le seuil des 40 MDH en termes de bénéfices, et le management ne cache pas sa fierté. “Le résultat dégagé par 10 de nos principaux concurrents est inférieur au notre”, s’est félicité Amor. Le bénéfice net, entre 2015-2017 marque un TCAM de 33%, grâce à un coût d’opération et excellence opérationnelle, comme n’a cessé de rappeler le PDG. Seuls voyants rouges dans les comptes de la société, un résultat opérationnel en baisse de 4,6% à 60 MDH et un résultat financier déficitaire (-2 MDH), mais en amélioration comparativement à 2016, grâce à un niveau exceptionnel de reprises financières (1,6 MDH).
Côté perspectives, le management reste prudent sur ses prévisions de croissance, et entend miser davantage sur la dynamique du marché local. Ils n'excluent pas une implantation indirecte sur le marché subsaharien, via l'accompagnement des grands groupes bancaires marocains, comme partenaire technologique.
Microdata n'est pas un distributeur
“Microdata n’est pas un distributeur, ni un grossiste de matériel informatique, mais une boite dont le métier est l’infrastructure informatique”, tire au clair le patron de la société. Cette mise au point, le PDG de la société y tient pour bien marquer son territoire et éviter ainsi toute confusion entre l’activité de sa société et celle des distributeurs de matériel informatique, auxquels sa société est souvent comparée, Disway en l’occurrence.
Y.Seddik