L'économie de la zone euro a enregistré au premier trimestre une croissance plus soutenue qu'initialement estimé, évoluant à son rythme le plus soutenu en un an, a annoncé jeudi Eurostat, un indicateur publié quelques heures avant que la Banque centrale européenne (BCE) n'opte vraisemblablement pour un statu quo en matière de politique monétaire.
L'agence de statistiques de l'Union européenne a précisé que le produit intérieur brut (PIB) du bloc des 19 pays utilisant la monnaie unique avait augmenté de 0,6% d'un trimestre sur l'autre au cours de la période janvier-mars et de 1,9% d'une année sur l'autre.
Jusqu'ici, Eurostat avait dit que la croissance sur la période avait été de 0,5% d'un trimestre à l'autre et de 1,7% par rapport au premier trimestre 2016.
En rythme annualisé, la croissance de la zone euro a été de 2,3% sur les trois premiers mois de l'année, soit un taux près de deux fois supérieur à la hausse de 1,2% enregistrée par les Etats-Unis sur la période.
Comme la reprise économique à l'oeuvre ces derniers temps dans la zone euro ne s'accompagne pas d'une remontée des pressions inflationnistes, la BCE se retrouve dans une situation compliquée.
Le président de la BCE Mario Draghi doit encore être convaincu que la remontée de l'inflation observée depuis le début de l'année sera durable étant donné que la croissance des salaires est restée faible sur la période.
La banque centrale devrait conserver un biais largement accommodant en raison de la faiblesse de l'inflation en zone euro, mais pourrait adopter un ton plus optimiste sur les perspectives économiques de la région, ont dit sources mercredi à Reuters.
Au vu de la révision à la hausse des chiffres de croissance du premier trimestre, la BCE pourrait ne plus faire mention de "risques baissiers" dans le communiqué accompagnant sa décision de politique monétaire, attendue à 11h45 GMT.
La consommation des ménages a contribué à hauteur de 0,2 point de pourcentage à la croissance du PIB du premier trimestre, la formation brute de capital fixe à hauteur de 0,3 point et les dépenses publiques à hauteur de 0,1%.