Le secteur bancaire américain a annoncé mardi des poursuites contre la banque centrale des Etats-Unis (Fed), estimant que ses tests annuels de résistance étaient "opaques" et nuisaient in fine à la croissance économique.
"Depuis des années, nous avons évoqué nos sérieuses inquiétudes concernant le cadre des tests de résistance et le besoin de les réformer", explique le Bank Policy Institute (BPI), groupe de pression réunissant les plus grands établissements bancaires et financiers américains, dans un communiqué.
Il argue que ces tests, mis en place par la loi Dodd-Frank après la crise financière de 2008, "continue d'entraîner des réserves de capitaux inappropriées, volatiles et excessives, ce qui réduit les capacités de prêts et la croissance économique".
Les banques affirment en effet que ces tests limitent le volume des prêts qu'elles pourraient accorder aux particuliers et aux entreprises, affectant l'emploi, les marchés de capitaux et augmentant le coût du crédit.
Sollicitée par l'AFP, la Fed n'a pas réagi dans l'immédiat.
L'Association américaine des banques (ABA), ainsi que la Chambre américaine de commerce et plusieurs organismes de l'Etat de l'Ohio - où le recours a été déposé - sont parties à ces poursuites.
"Il ne s'agit pas de supprimer les tests de résistance mais de s'assurer que le processus est légal et efficace pour promouvoir une économie saine et croissante", a expliqué l'Ohio Bankers League, citée dans le communiqué.
La Fed a annoncé lundi le lancement prochain d'une consultation publique pour améliorer la transparence des tests et réduire la volatilité résultant des requis en matière de capitaux.
Les plaignants ont salué cette initiative tardive - un "important premier pas" -, expliquant néanmoins que le délai de prescription pour un recours expirait en février 2025 et n'avoir par conséquent "pas d'autre choix que de lancer des poursuites pour préserver leurs droits".
Les banques reprochent au cadre actuel les changements "erratiques" et "sans préavis" sur le niveau de capitaux minimum exigés chaque année, déplorant "l'incertitude inutile sans apporter d'avantages" qui en découle.
Ces régulations "nuisent au système bancaire sans le rendre plus sûr" et "augmentent le coût du crédit pour les clients", ont-elles affirmé.
Les tests réalisés en 2024 ont montré que les principales banques américaines pourraient résister à une éventuelle récession, mais seraient pénalisées par le recours accru des Américains aux cartes de crédit qui s'accompagne d'un taux d'impayés plus élevé.