Les économistes de la banque centrale américaine (Fed) ont estimé, dans le compte-rendu de la dernière réunion monétaire de l'institution publié mercredi, que les récentes difficultés bancaires "pourraient mener à une légère récession" cette année aux Etats-Unis.
Le 22 mars, malgré cet avis de ses équipes d'économistes, le Comité monétaire de la Fed (FOMC) avait relevé les taux d'intérêt pour la neuvième fois d'affilée, en dépit d'une mini-panique bancaire.
Il avait ainsi ajouté un quart de point de pourcentage au coût du crédit au jour le jour.
Les participants au FOMC ont néanmoins reconnu que les problèmes bancaires "allaient probablement conduire à un resserrement des conditions de crédits pour les ménages comme pour les entreprises".
Même si la décision de remonter les taux pour la neuvième fois d'affilée avait été prise à l'unanimité par les membres votants, "plusieurs participants" au Comité avaient souligné qu'ils se demandaient "s'il n'était pas opportun de laisser les taux en l'état cette fois-ci".
Selon eux, cela aurait "apporté l'occasion de se donner plus de temps pour évaluer les conséquences financières et économiques des récents événements bancaires".
Trois banques régionales américaines, à commencer par la banque californienne SVB prisée par le secteur technologique, ont dû mettre rapidement la clé sous la porte en mars, victimes d'une fuite des dépôts que certains ont liée en partie à l'impact des hausses de taux.
Les 2 et 3 mai prochains, la Fed doit décider si elle procède à un nouveau tour de vis monétaire du même ordre.
La forte inflation est "toujours à un niveau inacceptable", aux yeux des membres de la Fed, selon le compte-rendu de la dernière réunion. L'inflation se situait à l'époque à 6% sur un an, d'après l'indice CPI.
Mais la hausse des prix à la consommation a depuis ralenti, à 5% en mars sur un an, selon la dernière évaluation du CPI publiée mercredi.
Après la parution du compte-rendu ("minutes") de la Fed, Wall Street perdait un peu d'élan, ses indices évoluant de façon dispersée, non loin de l'équilibre.