Banco Santander a annoncé mercredi qu'elle allait racheter sa concurrente Banco Popular pour un euro symbolique et qu'elle pratiquerait une augmentation de capital de l'ordre de sept milliards d'euros afin de couvrir les provisions et le capital nécessaires au redressement de cette dernière.
La Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et le fonds bancaire public espagnol FROB ont annoncé qu'ils autorisaient cette opération qui n'aura aucune répercussion sur le contribuable et sur les déposants.
Ployant sous 37 milliards d'euros de créances immobilières douteuses et irrécouvrables, héritage de la crise financière qui avait touché l'Espagne, Banco Popular a vu son action chuter de plus de moitié après que le Conseil de résolution unique (CRU), un organisme de la BCE, eut fait savoir que la banque risquait la liquidation si elle ne trouvait pas un repreneur.
Santander, qui n'avait jusque là repris aucun canard boîteux durant la crise bancaire espagnole, a dit que l'acquisition de Popular accélèrerait la croissance et la génération de bénéfices à partir de 2019.
Elle a ajouté qu'elle constituerait pour 7,9 milliards d'euros de provisions destinées à couvrir le passif douteux ou irrécouvrable et qu'elle confirmait ses objectifs financiers de 2017 et de 2018.
Santander ajoute que l'opération, qui devrait être neutre sur son ratio de fonds propres CET1, devrait produire des synergies annuelles de l'ordre de 500 millions d'euros à partir de 2020.
Le ratio des créances douteuses de Popular représente le triple environ de la moyenne de ses concurrentes.
L'action Santander a ouvert en baisse de 3% en Bourse de Madrid où les transactions sur Popular sont suspendues.