WASHINGTON (Reuters) - La reprise de l’économie américaine est loin d’être achevée et la dynamique risque de s’inverser si le coronavirus n’est pas maîtrisé et si la croissance n’est pas soutenue, a déclaré mardi Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, plaidant pour une aide accrue aux entreprises et aux ménages.
“L’expansion est encore loin d’être achevée. A ce stade préliminaire, je dirais que les risques liés à l’intervention des politiques sont toujours asymétriques. Trop peu de soutien conduirait à une reprise faible, créant des difficultés superflues pour les ménages et les entreprises”, a-t-il dit lors de l’assemblée générale annuelle de la National Association for Business Economics (NABE).
“Les risques d’en faire trop semblent pour l’instant moins importants. Même si les mesures politiques se révèlent au final plus importantes que nécessaire, elle ne seront pas vaines. La reprise sera plus forte et plus rapide.”
Jerome Powell n’a pas évoqué la possibilité de nouvelles mesures de soutien de la part de la banque centrale susceptibles de s’ajouter à celles mises en oeuvre depuis mars.
Il s’exprimait alors que le Congrès et l’administration Trump peinent à faire avancer leurs discussions sur de nouvelles mesures de soutien à l’économie, que de nombreux observateurs, y compris au sein des dirigeants de la Fed, jugent pourtant décisives à ce stade de la reprise économique.
Pour l’instant, a estimé Jerome Powell, le pire a pu être évité: les prêts d’argent public aux petites et moyennes entreprises et l’augmentation des crédits alloués à l’indemnisation du chômage ont “soutenu une reprise forte mais incomplète de la demande et ont, pour l’instant, contenu la dynamique récessionniste habituelle en période de crise”, en limitant le nombre des défaillances d’entreprises et celui des licenciements.
Mais en dépit de points positifs comme la remontée de l’investissement des entreprises, le rythme de l’amélioration de la conjoncture “a ralenti” avec la baisse des créations d’emplois et des annonces “notables” de réductions d’effectifs dans les grandes entreprises.
Le président de la Fed a donc évoqué “un risque que les progrès initiaux rapides liés à la réouverture se transforment progressivement en un cheminement plus lent que prévu vers une reprise complète”. Une évolution qui pourrait “déclencher une dynamique récessionniste typique, la faiblesse alimentant la faiblesse”, a-t-il ajouté.