Le vice-Premier ministre chinois, Liu He, s'est inquiété mardi à Davos des "effets secondaires" pour les pays émergents et en développement des hausses de taux des principales banques centrales, qui ont durci ces derniers mois leur réponse à l'inflation.
"Nous appelons à davantage d'attention de la part des grands Etats aux effets secondaires de leurs hausses de taux sur les pays émergents et en développement, afin de ne pas faire peser sur eux davantage de dette ou de risques financiers", a affirmé le dirigeant lors d'une prise de parole à la réunion organisée dans la station de ski suisse par le Forum économique mondial.
Les principales banques centrales mondiales, Réserve fédérale américaine (Fed) en tête, ont nettement augmenté l'an dernier leurs taux directeurs pour tenter de juguler l'inflation.
La Banque centrale américaine a porté en décembre ses taux dans une fourchette de 4,25% à 4,50%, le niveau le plus élevé depuis 2007.
Or cela a eu pour effet de renforcer le dollar par rapport aux devises des pays émergents et en développement, et donc de renchérir leur dette libellée en devise américaine.
Les hausses de taux ont aussi eu pour conséquence de renchérir à travers le monde les coûts d'emprunt pour les Etats, réduisant d'autant leurs capacités d'investissement.
Plus de 60% des pays en développement sont sur le point de basculer, ou basculent déjà, dans une crise de la dette, selon les chiffres de la Banque mondiale.
Le vice-Premier ministre chinois s'est par ailleurs dit mardi "prêt à travailler avec l'ensemble des parties afin de trouver des solutions aux problèmes d'endettement de certains pays en développement", la Chine étant devenue un important créancier, à l'instar du Sri Lanka.