Le Prix Nobel d'économie a été attribué, lundi à Stockholm, à l'Américaine Claudia Goldin pour ses travaux sur la place des femmes dans le marché du travail.
Comprendre le rôle des femmes sur le marché du travail est important pour la société. Grâce aux recherches révolutionnaires de Claudia Goldin, nous en savons désormais beaucoup plus sur les facteurs sous-jacents et sur les obstacles qu’il faudra peut-être surmonter à l’avenir, a déclaré Jakob Svensson, président du Comité du prix des sciences économiques.
Les femmes sont largement sous-représentées sur le marché du travail mondial et, lorsqu’elles travaillent, elles gagnent moins que les hommes. Claudia Goldin a parcouru les archives et collecté plus de 200 ans de données aux États-Unis, ce qui lui a permis de démontrer comment et pourquoi les différences hommes/femmes en matière de revenus et de taux d'emploi ont changé au fil du temps.
Mme Goldin n'est que la troisième femme à remporter ce prix, annoncé par Hans Ellegren, Secrétaire général de l'Académie royale des sciences de Suède, basée à Stockholm.
Créé par la Banque de Suède, le prix d'économie "à la mémoire d'Alfred Nobel" a été ajouté en 1969 aux cinq prix traditionnels (médecine, physique, chimie, littérature et paix) plus de soixante ans après les autres, lui valant chez ses détracteurs le sobriquet de "faux Nobel".
Les lauréats de l’année dernière étaient l’ancien président de la Réserve fédérale Ben Bernanke, Douglas W. Diamond et Philip Dybvig pour leurs recherches sur les faillites bancaires qui ont contribué à façonner la réponse agressive de l’Amérique à la crise financière de 2007-2008.
La semaine dernière, l'Américaine d'origine hongroise Katalin Karikó et l'Américain Drew Weissman ont remporté le prix Nobel de médecine. Le prix de physique a été décerné mardi à la physicienne franco-suédoise Anne L'Huillier, au scientifique français Pierre Agostini et au Hongrois Ferenc Krausz. Les scientifiques américains Moungi Bawendi, Louis Brus et Alexei Ekimov ont remporté mercredi le prix de chimie. Ils ont été suivis par l'écrivain norvégien Jon Fosse, qui a reçu le prix de littérature. Et vendredi, la militante iranienne emprisonnée Narges Mohammadi a remporté le prix de la paix.
Tout comme les autres lauréats du Nobel, le prix est assorti d'une récompense de 11 millions de couronnes suédoises (920.000 euros), qui serait partagée en cas de co-lauréats, ce montant étant la plus grande valeur nominale (en couronnes suédoises) de toute l'histoire centenaire de ce prix.