(Reuters) - Des dirigeants de plusieurs banques américaines ont adopté un ton prudent lundi pour évoquer l’impact possible de la baisse des taux d’intérêt et de l’inversion de la courbe des rendements obligataires sur leurs résultats annuels.
S’exprimant lors d’une conférence sur le secteur, de hauts responsables de Citigroup et de Wells Fargo ont tempéré leurs prévisions de revenu net d’intérêts - un indicateur de la rentabilité des activités de crédit bancaire - en évoquant des préoccupations macroéconomiques.
Cette conférence constitue la première occasion d’entendre des dirigeants de banques s’exprimer sur leurs prévisions depuis que la Réserve fédérale a annoncé fin juillet la première baisse de taux depuis 2008.
Pour Wells Fargo, l’évolution des taux à une forte influence sur l’évolution des revenus car une part importante de ses activités est liée aux dépôts et au crédit immobilier: plus de la moitié du portefeuille de prêts du groupe est à taux variables et au sein de ceux-ci, la majorité sont liés à des taux de référence qui ont nettement baissé ces derniers mois.
La Fed a réduit le 31 juillet l’objectif de taux des fonds fédéraux, le principal instrument de sa politique monétaire, d’un quart de point à 2,0%-2,25% et les marchés s’attendent à une nouvelle baisse à l’issue de sa prochaine réunion, le 18 septembre.
Le directeur financier de Wells Fargo, John Shrewsberry, a déclaré que le groupe tablait désormais sur une baisse de 6% de son produit net d’intérêts en 2019, une prévision revue en baisse pour la deuxième fois depuis le début de l’année. La banque tablait jusqu’alors sur un recul de 5% au maximum.
Les analystes prévoient quant à eux en moyenne une baisse de 3,8%.
Citigroup, la plus internationale des grandes banques américaines, est moins sensible que ses rivales à l’évolution des taux mais son directeur financier, Mark Mason, a déclaré lundi que la réduction de l’écart entre les taux d’emprunt à long et court termes d’une part, la perspective de nouvelles baisses de taux d’autre part incitaient le groupe à se montrer plus prudent en matière de prévisions.
Citi table désormais sur une croissance de 3% à 4% de son revenu net d’intérêts annuel, contre +4% prévu auparavant.
A Wall Street, l’action Wells Fargo perdait 2,67% en clôture et Citi 4,27%.
Bank of America a également fait une présentation lundi mais ne s’est pas exprimée sur ses prévisions de revenu net d’intérêts. Goldman Sachs et Morgan Stanley figurent au programme de la conférence pour les prochains jours.