Le taux de la dette des Etats-Unis à 10 ans, porté par la perspective d'une banque centrale américaine plus active face à la montée de l'inflation, a dépassé mardi le seuil symbolique des 3% pour la première fois depuis début 2014.
Ce chiffre est important car il influence les taux de crédit accordés aux entreprises, aux particuliers et aux municipalités. Sa progression signifie que les Etats-Unis doivent proposer un retour sur investissement plus élevé qu'auparavant pour emprunter de l'argent sur les marchés, notamment pour s'ajuster à une inflation plus élevée.
Le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans a franchi ce cap peu après l'ouverture de la séance à Wall Street vers 13H45 GMT, avant de reculer un peu.
Le taux de la dette américaine à 10 ans a grimpé ces dernières semaines au fur et à mesure que les acteurs du marché se préparaient à une hausse des prix aux Etats-Unis à la faveur d'indicateurs solides sur l'économie américaine et de bons résultats d'entreprises au premier trimestre.
Sa hausse s'est récemment accélérée dans le sillage de la montée des cours des matières premières, le pétrole grimpant par exemple à son plus haut niveau depuis fin 2014.
La Réserve fédérale (Fed), dont l'un des objectifs est d'empêcher une inflation galopante, pourrait en conséquence vouloir remonter plus rapidement que prévu ses taux directeurs cette année. Cette perspective fait, par ricochet, grimper l'ensemble des taux d'intérêt.
Le passage du cap des 3% peut-il déclencher des remous sur les marchés? Les analystes divergent à cet égard.
Certains craignent que si le taux de la dette à 10 ans monte trop vite, cela freine la reprise économique et les profits des compagnies.
D'autres redoutent que les investisseurs se détournent du marché des actions pour placer leur argent dans les obligations, bien moins risquées et aux rendements désormais un peu plus élevés.
Mais pour les experts de Mirabaud Securities Genève, "les taux montent pour de bonnes raisons".
"L'économie est dynamique, en accélération aux Etats-Unis et en zone euro. Par ailleurs, les banques centrales vont mettre fin à leurs politiques monétaires très accommodantes et les marchés obligataires vont donc progressivement retrouver un fonctionnement plus naturel", justifient-ils.
A la Bourse de New York, les principaux indices ont rapidement regagné le terrain perdu juste après le passage du seuil des 3%.
Avec AFP.