La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a affirmé samedi être attentive aux conséquences de la réforme fiscale approuvée en décembre par le Congrès américain, notamment si elle provoque une hausse des taux qui pourrait toucher l'économie mondiale.
"De notre point de vue, il faut être attentif à ce qui se passe en particulier aux Etats-Unis", a déclaré la directrice du FMI dans une interview accordée à la radio France Inter. Elle était interrogée sur les récentes chutes des marchés, qu'elle a présentées comme une correction "inévitable".
Elle a évoqué une réforme fiscale "qui va opérer comme une espèce de stimulus sur la situation économique aujourd'hui" des Etats-Unis, qui connaissent déjà une croissance "forte", à un moment où les marchés craignent un retour de l'inflation qui provoquerait une hausse des taux.
"On peut se demander si ça ne va pas effectivement entraîner une augmentation des salaires, une augmentation des prix, donc de l'inflation, et si, en conséquence, on ne risque pas d'avoir une réaction des autorités monétaires, notamment sous forme d'augmentation un peu plus rapide ou un peu plus fréquente des taux, qui entraînerait (...) des effets sur l'ensemble des économies du monde, notamment sur les économies fortement endettées", a-t-elle prévenu.
Mme Lagarde a toutefois refusé de comparer la situation actuelle avec celle qui a précédé la faillite de la banque Lehman Brothers il y a bientôt dix ans. "On n'est pas du tout dans une situation de pré-crise majeure comme on l'a été en 2008", a-t-elle assuré.
Le Congrès a approuvé à la mi-décembre une réforme fiscale qui va faire tomber le taux d'imposition des entreprises de 35% à 21% aux Etats-Unis.
A la mi-janvier à Davos, le FMI avait anticipé un impact positif à court terme de la réforme fiscale américaine et avait même relevé sa prévision de croissance pour les Etats-Unis de 0,6 point de pourcentage à 2,5% pour cette année.