Le conseil d'administration du Fonds Monétaire International (FMI) a annoncé avoir décidé d'octroyer à la Tunisie un prêt d’une valeur de 257,3 millions de dollars (613 millions de dinars-MD).
Il s'agit de la 2ème revue du programme de réforme économique de la Tunisie soutenu par un accord conclu dans le cadre du mécanisme élargi de financement (FEP) qui permettra à la Tunisie de décaisser la 3ème tranche du prêt d’une valeur de 257,3 millions de dollars (613 millions de dinars-MD), précise le FMI dans un communiqué cité par des médias tunisiens.
Ce décaissement, approuvé vendredi dernier par le conseil d'administration de l'institution financière, portera le total des décaissements au titre de l’arrangement, à 919 millions de dollars américains (2192 MD), ajoute la même source.
Le Conseil d’administration du FMI a, également, approuvé la demande de la Tunisie de mettre en place des revues trimestrielles au lieu du calendrier semestriel actuel. Les décaissements globaux ne seront pas changés tout au long du programme, précise encore la même source.
En mai 2016, le conseil d'administration du FMI avait approuvé un prêt d'un montant total de 2,9 milliards de dollars au profit de la Tunisie (375 pc de la quote-part du pays), débloqué par tranches sur une période de 4 ans.
Le 12 juin 2017, le fonds a débloqué la deuxième tranche du prêt accordé à la Tunisie d'un montant de 314,4 millions de dollars, portant ainsi le montant des sommes décaissées au profit du pays, à 628,8 millions de dollars.
Le programme prévoit huit décaissements au total devant se faire tous les six mois, à des échéances régulières au fur à mesure de l’avancement des réformes et de l’amélioration de la performance économique en Tunisie qui vit depuis le début de l’année au rythme de protestations quotidiennes contre la hausse des prix.
Dans un rapport sur la masse salariale de la fonction publique dans les régions du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale, le FMI rappelle que les gouvernements successifs ont utilisé les recrutements dans le secteur public comme moyen de répartir la richesse et garantir l’appui politique, précisant que la masse salariale représente deux tiers des revenus fiscaux et près de la moitié du total des dépenses de l’Etat.
Le FMI relève que cette hausse est due aux recrutements massifs, effectués entre 2011 et 2014, précisant que le nombre de fonctionnaires de l’administration publique est passé de 430.000 à 590.000, soit une hausse d’environ 35%.
Pour les auteurs du rapport, la deuxième cause de la hausse de la masse salariale est l’augmentation réelle des salaires au cours de la période 2015/2016 après la signature des accords relatifs aux augmentations salariales avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), dont le dernier couvrant la période 2016/2018.
Cette situation a, par ailleurs, causé une hausse des salaires moyens de la fonction publique de 12% en 2016, soit environ 7 points au-dessus de la moyenne d’inflation.
Le rapport évoque en outre les programmes mis en place par le gouvernement tunisien et visant à réformer l’administration et la fonction publique, outre la maitrise de la masse salariale aux alentours de 12% du PIB à l’horizon 2020.
Il s’agit en outre d’orienter les ressources de l’Etat aux investissements prioritaires, poursuit la même source, qui explique que la stratégie du gouvernement concernant la réforme de la fonction publique vise à maitriser les salaires, en liant les hausses (salaires) à celles du taux de croissance, en maitrisant le nombre de recrutements, outre l’octroi de primes de départ (25 mille fonctionnaires).
L’économie tunisienne fait face actuellement à un taux de chômage élevé et un ralentissement des opportunités de création d’emplois, outre les pressions sociales, déplore le rapport qui propose diverses options de réforme.
Il s’agit notamment d’améliorer la qualité des services administratifs et renforcer l’investissement public qui peut aider à promouvoir la croissance du secteur privé et à y créer des emplois.