Mercredi 08 Mai 2019

Le commerce USA-Chine et le nucléaire iranien incitent à la prudence

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PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse prudente en matinée mercredi après le repli marqué des deux derniers jours alimenté par le regain de tension inattendu sur le dossier clé du commerce USA-Chine, qui continue de favoriser les actifs jugés les moins risqués, emprunts d’Etat et yen en tête.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,22% à 5.407,54 points à 08h00 GMT tandis qu’à Londres le FTSE 100 recule de 0,07%. A Francfort, le Dax surperforme avec un gain de 0,53%, favorisé par la forte hausse de Siemens.

L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,04%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,36% et le Stoxx 600 de 0,15% alors qu’il reculait dans les premiers échanges.

Le Stoxx 600 et le CAC 40 avaient effacé sur les quatre dernières séances tous les gains engrangés depuis le début du mois d’avril.

A la veille de la reprise des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine à Washington, le risque de voir l’administration américaine mettre à exécution dès vendredi sa menace de relèvement des droits de douane sur 200 milliards de dollars de produits chinois reste entier.

Les statistiques mensuelles du commerce extérieur chinois n’ont par ailleurs que partiellement rassuré: si les importations ont rebondi en avril, suggérant une amélioration de la demande intérieure, les exportations ont subi une baisse inattendue de 2,7%.

Le détail des chiffres montre en outre un creusement de l’excédent commercial chinois avec les Etats-Unis, à 21,01 milliards de dollars le mois dernier, ce qui pourrait fournir un argument supplémentaire à l’administration Trump.

“Qu’on le veuille ou non, une escalade des tensions commerciales entre Washington et Pékin pourrait un peu plus paralyser l’économie chinoise en laissant très peu de marge de manoeuvre au président Xi (Jinping-ndlr)”, souligne Mirabaud Securities dans une note. “Les Etats-Unis tiennent donc le couteau par le manche, ce dont Donald Trump est conscient et abuse.”

L’annonce par l’Iran de la suspension d’une partie de ses engagements dans le domaine du nucléaire constitue par ailleurs un facteur de risque supplémentaire.

VALEURS

Parmi les plus fortes hausses sectorielles du jour, l’indice Stoxx des hautes technologies regagne 0,58% après avoir cédé plus de 4,5% en cinq séances.

A la baisse, le compartiment des transports et du tourisme cède 0,56%, les compagnies aériennes souffrant de la hausse continue des cours du pétrole.

La séance est aussi animée par une nouvelle série de résultats de sociétés: à Francfort, Siemens gagne ainsi 4,51%, la meilleure performance de l’EuroStoxx 50, après la publication de ses trimestriels et l’annonce d’un projet de scission de sa division “Gas and Power”.

Egalement bien orienté, le spécialiste des réservations aériennes Amadeus prend 2,88% après des résultats en hausse sur les trois premiers mois de l’année.

Dans le rouge à Paris, EssilorLuxottica recule de 1,37% après l’abaissement de la recommandation de Citigroup à “vendre”, que la banque américaine justifie par les problèmes de gouvernance du groupe et par sa prévision d’une croissance des ventes en bas de fourchette de prévisions cette année.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei a fini en baisse de 1,46%, portant à près de 3% son repli sur les deux dernières séances après dix jours de fermeture. Il a touché en séance son plus bas niveau depuis le 3 avril à 21 514,85 points.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a terminé la journée sur une baisse de 1,12% et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale a reculé de 1,43%, le chiffre décevant des exportations en mars étant venu nourrir l’inquiétude liées aux tensions commerciales avec les Etats-Unis.

A WALL STREET

La Bourse de New York a chuté lourdement mardi, les incertitudes entourant les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine détournant les investisseurs des actifs risqués au profit des valeurs refuges, obligations d’Etat en tête.

L’indice Dow Jones a cédé 473,39 points, soit 1,79%, à 25.965,09 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 48,42 points (1,65%) à 2.884,05 et le Nasdaq Composite 159,53 points (1,96%) à 7.963,76.

Les indices ont réduit leurs pertes en fin de séance mais le Dow n’en a pas moins subi sa plus forte baisse en pourcentage sur une séance depuis le 3 janvier, le S&P et le Nasdaq se contentant pour leur part de leur troisième repli le plus net de l’année, toujours en pourcentage.

L’indice VIX de volatilité du CBOE a quant à lui atteint son plus haut niveau depuis le 23 janvier, inscrivant un pic à 21,95. [.NFR]

TAUX

L’aversion au risque continue de dominer sur les marchés obligataires après avoir fait retomber mardi le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans sous 2,45% pour la première fois depuis le 1er avril.

Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est quasi stable à -0,028% et reste proche du plus bas de cinq semaines touché mardi à -0,04%.

Il bénéficie à peine du chiffre meilleur qu’attendu de la production industrielle allemande en mars, une hausse de 0,5% alors que le marché anticipait un recul d’autant.

La séance sur le marché obligataire européen sera animée entre autres par le lancement par l’Irlande d’un emprunt syndiqué d’échéance 2050 et par l’adjudication de titres portugais à 10 et 15 ans, alors que les rendements des deux pays sont proches de leurs plus bas historiques.

CHANGES

Toujours porté par son attrait de valeur refuge, le yen a atteint son plus haut niveau depuis six semaines face au dollar à 109,91, portant à plus de 1% sa hausse depuis le 1er mai.

Le billet vert perd 0,13% face à un panier de devises de référence et l’euro remonte à plus de 1,12 dollar.

A noter par ailleurs, le repli du dollar néo-zélandais, tombé à un plus bas de six mois après l’annonce d’une baisse des taux d’intérêt de la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande à un plus bas record.

PÉTROLE

Après avoir souffert du regain de tension sur le commerce USA-Chine, les cours du brut sont orientés à la hausse, toujours soutenus par les sanctions américaines contre l’Iran et le Venezuela, mais aussi par l’annonce d’un nouveau record des importations chinoises en avril.

Celles-ci ont atteint 10,64 millions de barils par jour le mois dernier et affichent sur les quatre premiers mois de l’année une progression de 8,9%.

Le marché attend à 14h30 GMT les chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers américains établis par l’Energy Information Administration (EIA), qui a relevé mardi ses prévisions de production pour les Etats-Unis.

 

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