(Reuters) - La Réserve fédérale américaine doit poursuivre ses hausses progressives de taux d‘intérêt en dépit d‘importantes incertitudes sur la trajectoire de l‘inflation, a déclaré mardi sa présidente, Janet Yellen, cette dernière prenant ainsi acte de la difficulté de l‘institut d’émission à anticiper l’évolution des prix à la consommation.
Garantir la stabilité des prix aux Etats-Unis est l‘un des deux mandats de la Fed, l‘autre étant celui de créer les conditions du plein emploi dans le pays.
Il est possible, a déclaré Janet Yellen, que la Fed ait “mal spécifié” ses modèles concernant l‘inflation et “mal évalué” des données clés comme la vigueur sous-jacente du marché du travail et la question de savoir si les anticipations d‘inflation sont aussi stables qu‘elles le paraissent.
Bien qu‘il n‘y ait pas pour le moment suffisamment de preuves d‘une modification majeure dans la dynamique de l‘inflation pour que la Fed revienne sur son programme de hausse graduelle des taux, Janet Yellen a estimé que la banque centrale devrait rester ouverte à cette possibilité.
L‘accès de faiblesse de l‘inflation “reflète vraisemblablement des facteurs qui devraient s‘estomper avec le temps”, ajoute-t-elle dans un discours à l‘attention de la National Association for Business Economics (NABE).
Malgré les “nombreuses incertitudes” concernant le comportement de l‘inflation, Janet Yellen estime qu‘il “serait imprudent d‘observer le statu quo en matière de politique monétaire jusqu’à ce que l‘inflation retrouve un niveau de 2%.”
“Sans de nouvelles modestes hausses du taux des Fed funds sur la durée, nous courons le risque, au bout du compte, d‘une surchauffe du marché du travail, ce qui pourrait créer un problème inflationniste potentiellement difficile à surmonter sans provoquer de récession”, poursuit Janet Yellen.
Le dollar s‘est apprécié après ces propos, son indice contre un panier des principales devises atteignant un plus haut du jour à 93,286 puis le dollar vert a perdu une partie de ses gains, ce qui semble symptomatique de la difficulté à interpréter dans un sens ou dans un autre les propos de la présidente de la Fed.
Selon Kevin Logan, économiste chez HSBC, ce qu‘il faut retenir c‘est que la Fed “n‘est pas vraiment sûre” de l‘aspect transitoire de la faiblesse de l‘inflation tout en disant également que la “politique (monétaire actuelle) est accommodante”.
Les taux se sont tendus et le rendement des Treasuries à 10 ans a atteint 2,248% avant de revenir à 2,236%, soit une progression de moins de deux points de base.
L’évolution des contrats de futures sur les fonds fédéraux en réaction à ces déclarations implique une probabilité de hausse des taux directeurs de 78% à l‘issue de la prochaine réunion du comité de politique monétaire, les 12 et 13 décembre, selon le baromètre FedWatch du CME.
A l‘issue de sa réunion de la semaine dernière, la Fed a maintenu ses taux directeurs et prévu une nouvelle hausse d‘ici la fin de l‘année, tout en annonçant qu‘elle commencerait en octobre à réduire la taille de son bilan.