FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) doit se préparer à émettre un euro numérique en complément des billets de banque “si et quand” cela devient nécessaire, a déclaré vendredi l’un des membres de son conseil des gouverneurs, Fabio Panetta.
Les grandes banques centrales étudient la création de monnaies numériques officielles qui viendraient concurrencer les bitcoins et autres devises cryptées afin de répondre à la demande de moyens de paiement électronique.
Dans une étude publiée vendredi, la BCE a déclaré qu’un euro numérique pourrait aider dans les situations où les citoyens abandonnent l’argent liquide, où des formes étrangères de monnaie électronique prennent le dessus ou quand d’autres moyens de paiement deviennent indisponibles.
“Nous devrions être prêts à émettre un euro numérique si et quand les développements autour de nous le rendent nécessaire”, a déclaré Fabio Panetta dans un post de blog accompagnant l’étude.
“Cela signifie que nous devons déjà nous y préparer”, a-t-il ajouté.
La BCE s’est donné jusqu’au milieu de l’année prochaine pour décider si elle veut aller de l’avant sur le projet, qui est désormais ouvert à la consultation publique.
L’une des principales préoccupations concernant l’euro numérique est qu’il pourrait remplacer les dépôts traditionnels, ce qui priverait les banques commerciales de leur utilité et évincerait les solutions privées.
Dans son étude, la BCE estime que les dépôts en euros numériques seraient probablement plafonnés et soumis, au moins en partie, au taux d’intérêt de la BCE sur les dépôts, actuellement de -0,5%.
La Riksbank suédoise teste sa couronne électronique depuis plusieurs mois et la Banque populaire de Chine fait également un essai sur une plateforme de paiement par virement.
Mais l’utilisation d’espèces est encore répandue en Allemagne et dans d’autres pays de la zone euro, ce qui signifie qu’une éventuelle monnaie numérique de banque centrale pourrait être moins attrayante dans le bloc européen.
De leur côté, la Réserve fédérale américaine, la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre ont toutes adopté une position prudente concernant l’introduction éventuelle d’une monnaie numérique.