L'activité économique en zone euro a ralenti par rapport à 2022 mais sera "bien meilleure" cette année que redouté initialement, malgré l'inflation et la crise énergétique, a déclaré jeudi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde.
"Les nouvelles sont devenues beaucoup plus positives ces dernières semaines", de sorte que l'année en cours "ne sera pas brillante mais bien meilleure que ce qu'on craignait", a déclaré la responsable lors du Forum économique de Davos.
Les marchés du travail, en Europe en particulier, "n'ont jamais été aussi dynamiques" avec un nombre de chômeurs "au plus bas par rapport à ce que nous avons eu au cours des 20 dernières années", a souligné la banquière française.
L'Allemagne, première économie d'Europe, devrait échapper à la récession en 2023, malgré la situation toujours tendue face à la crise énergétique, selon les déclarations du chancelier Olaf Scholz lors d'une interview mardi à Bloomberg.
La Commission européenne prévoit de son côté une contraction du Produit intérieur brut (PIB) pour la zone euro comme pour l'UE au dernier trimestre de 2022 et lors des trois premiers mois de 2023, avant un rebond sur le reste de l'année.
Mme Lagarde a cependant mis l'accent sur les données d'inflation qui restent "beaucoup trop élevées" même si les hausses de prix ont ralenti après le pic de plus de 10% en octobre.
"Notre détermination à la Banque centrale est de ramener (l'inflation à l'objectif de) 2% en temps opportun" en prenant "toutes les mesures pour y parvenir", a-t-elle martelé.
Lors de la dernière réunion de politique monétaire du 15 décembre, les gardiens de l'euro ont jugé "nécessaire" de transmettre un message de fermeté selon lequel la BCE a "l'intention de faire passer les taux directeurs en territoire restrictif à un rythme régulier et soutenu", selon le compte-rendu de cette réunion publié jeudi.
La BCE a relevé ses taux d'intérêt de 0,5 point de pourcentage en décembre. Mais de nombreux banquiers centraux autour de la table voulaient au départ les relever de 0,75 point, seul signal cohérent à leurs yeux avec la dégradation des perspectives d'inflation, selon le document.
En cumul, les taux ont été relevés de 2,5 points de pourcentage depuis juillet, une hausse d'une rapidité inédite. La prochaine réunion est prévue début février.
Le compte-rendu de la réunion de décembre montre que la BCE "est loin d'en avoir terminé avec son cycle de hausse des taux", commente Carsten Brzeski, économiste chez ING.