TOKYO (Reuters) - Le gouvernement japonais a approuvé lundi un projet de budget record de 1.030 milliards de dollars (845 milliards d’euros) pour l’année fiscale débutant en avril prochain, a annoncé le ministère des Finances, alors que le coronavirus et les mesures de soutien accentuent la pression sur les finances publiques.
Il s’agit d’une hausse de 4% par rapport à l’enveloppe initiale prévue pour l’exercice fiscal actuel, avec la nouvelle dette publique représentant plus d’un tiers des recettes.
La réforme fiscale a été mise en suspens alors que le Premier ministre Yoshihide Suga a donné la priorité aux mesures pour lutter contre l’épidémie de coronavirus et pour stimuler la croissance, en dépit d’une dette publique déjà lourde - plus du double des 5.000 milliards de dollars de l’économie japonaise.
“La manière de garder l’équilibre entre réponse au coronavirus et réforme fiscale a très peu été débattue au Japon”, a déclaré Izuru Kato, économiste en chef chez Totan Research. “Les taux d’intérêt ultra-bas dans le cadre de l’assouplissement prolongé de la politique monétaire de la Banque du Japon pourraient avoir causé la paralysie de la discipline budgétaire”.
Le budget doit désormais être validé début 2021 par le Parlement, où Yoshihide Suga dispose d’une large majorité.
Il sera déployé conjointement à un troisième ensemble budgétaire prévu pour l’exercice fiscal en cours sous la forme d’un budget de 15 mois destiné à accroître les dépenses pour atténuer l’impact économique de l’épidémie de coronavirus et pour favoriser la réalisation de l’objectif de neutralité carbone.
“Nous devions trouver un bon équilibre entre la nécessité d’empêcher la propagation des contaminations, relancer l’économie et effectuer une réforme fiscale”, a déclaré aux journalistes le ministre des Finances, Taro Aso, à l’issue d’un conseil des ministres.