SAN FRANCISCO (Reuters) - Le resserrement des conditions financières depuis septembre rend la poursuite de la hausse des taux d’intérêt moins nécessaire qu’il y a quelques mois, a déclaré vendredi Mary Daly, la présidente de l’antenne de San Francisco de la Réserve fédérale.
“Le resserrement des conditions financières accomplit une partie du travail que nous aurions dû accomplir, selon moi, par le biais de la politique monétaire pour freiner l’économie et ramener le rythme de croissance à un niveau plus durable”, a-t-elle dit à des journalistes après un débat organisé par le Bay Area Council Economic Institute à San Francisco.
Il n’est pas encore possible de déterminer si le resserrement des conditions financières résulte des inquiétudes suscitées par la croissance ou est une conséquence retardée des hausses de taux décidées par la Fed, a-t-elle ajouté.
Mais le ralentissement de la croissance mondiale, les perspectives incertaines du commerce international et l’inflation, qui a tout juste atteint l’objectif de 2% fixé par la Fed, incitent à conclure que le nombre de hausses de taux supplémentaires encore nécessaire est moins élevé qu’anticipé initialement, a-t-elle dit.
Ces propos sont les premiers qu’elle ait tenus en public sur la politique monétaire depuis novembre; à l’époque, elle estimait que deux ou trois hausses de taux seraient nécessaires pour prévenir une surchauffe de l’économie américaine.
Lors de la réunion de politique monétaire de décembre, Mary Daly a voté pour le relèvement d’un quart de point de l’objectif de taux des “fed funds”, le quatrième de 2018.
“Le nombre exact (de hausses de taux) dont nous aurons besoin n’est pas encore clair pour l’instant”, a-t-elle admis vendredi. “C’est la raison pour laquelle la patience est bienvenue.”
Mary Daly occupe depuis octobre la présidence de la Fed de San Francisco, un poste auquel elle a succédé à John Williams, parti diriger l’antenne de New York de la banque centrale.
Interrogée sur le bilan de la Fed, elle a laissé entendre qu’elle était disposée à recourir aux achats d’obligations non seulement comme instrument de dernier recours en cas de crise financière mais éventuellement aussi avant même d’avoir épuisé le potentiel de baisse des taux.
“On peut imaginer une utilisation des taux d’intérêt comme outil principal et du bilan comme outil secondaire mais utilisable plus aisément”, a-t-elle dit.
“Cela n’est pas encore décidé mais cela fait partie des sujets dont nous débattons en ce moment.”