Si Donald Trump n'a pas abordé, dans son tout premier discours de président élu, le détail des mesures qu'il entend prendre une fois installé à la Maison blanche, il a dessiné au fil de sa campagne les contours de ce que serait le programme d'un mandat placé sous le signe de son slogan, "Restaurer la grandeur de l'Amérique" et marqué par une certaine forme d'isolationnisme et une remise en cause des accords de libre-échange.
Ses principales propositions, thème par thème:
IMMIGRATION
Dès son entrée en campagne, Trump a annoncé qu'il ferait construire un "mur géant" le long de la frontière avec le Mexique pour empêcher l'immigration clandestine.
La construction, chiffrée entre 10 et 12 milliards de dollars, sera financée par le Mexique, a-t-il affirmé en se disant prêt, dans le cas contraire, à "saisir" les sommes que les Mexicains sans papier installés sur le territoire des Etats-Unis transfèrent aux membres de leur famille restés dans leur pays d'origine. Il pourrait aussi relever les frais de visa, appliquer des taxes sur les produits mexicains ou réduire les sommes versées au titre de l'aide internationale.
Donald Trump s'est aussi engagé à tripler le nombre d'agents des services de l'immigration et des douanes et à créer une force spéciale chargée d'identifier les migrants sans papiers.
Seront expulsés en priorité les ressortissants étrangers sans papiers s'étant rendus coupables de crimes, ceux arrivés récemment sur le sol des Etats-Unis ou étant restés au-delà de l'expiration de leur visa.
Quelque onze millions d'étrangers sans-papiers vivent aux Etats-Unis.
Après la tuerie de San Bernardino, en Californie, commise en décembre 2015 par un couple de musulmans radicalisés, Trump avait également annoncé qu'il fermerait provisoirement les frontières des Etats-unis à tous les musulmans. Il y a renoncé mais a promis un processus de vérification très poussée des antécédents des personnes entrant aux Etats-Unis de sorte de s'assurer qu'elles partagent les valeurs américaines.
COMMERCE
Le promoteur immobilier estime que la Chine, le Japon, le Mexique, le Vietnam et l'Inde lèsent les Etats-Unis en dévaluant leur monnaie et en fermant leurs marchés à certaines exportations américaines.
Il a rejeté le Partenariat transpacifique (TPP), vaste accord commercial liant les Etats-Unis et onze autres nations, et affiche son intention de renégocier l'Alena, l'accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique entré en vigueur en 1994.
Pour ce qui est des relations avec la Chine, Trump s'est dit prêt à accuser officiellement Pékin de manipulation des taux de changes et à imposer des droits compensatoires sur les produits "made in China" pour rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux premières puissances économiques de la planète. Il a aussi dit vouloir dénoncé devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) plusieurs politiques gouvernementales chinoises de subvention des exportations.
Sur le dossier des délocalisations, un autre de ses chevaux de bataille, Trump a notamment promis de surtaxer à 35% les voitures assemblées par Ford au Mexique.
POLITIQUE ÉCONOMIQUE ET FISCALITÉ
Trump a dit vouloir juguler la dette publique fédérale en travaillant sur deux axes: doper l'emploi et faire la chasse aux gaspillages de fonds publics.
Il a indiqué qu'il ne toucherait pas aux budgets des programmes fédéraux de santé Medicare (pour les seniors) et Medicaid (pour les populations à faible revenu). Les budgets du département de l'Education et de l'Agence fédérale de protection de l'environnement seraient en revanche réduits.
Trump veut alléger et simplifier la fiscalité et il a proposé de ramener le nombre de tranches d'impositions de sept à trois avec des taux de 12%, 25% et 33% pour la tranche la plus élevée (contre 39,6% actuellement). Il supprimerait l'impôt sur les successions et baisserait le taux de l'impôt sur les sociétés de 35 à 15%.
Les familles pourraient déduire de leurs revenus imposables les sommes consacrées à l'éducation de leurs enfants.
POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Trump a déclaré vouloir "mettre KO" l'organisation Etat islamique et, pour ce faire, il se dit ouvert à une coopération avec la Russie. Mais il maintient le secret sur les détails de sa stratégie pour que l'ennemi, dit-il, soit pris de court.
Les familles de membres de l'EI pourraient être visées et Trump veut aussi faire fermer des "secteurs" d'internet pour lutter contre le recrutement et la radicalisation en ligne.
En Syrie, un président Trump pousserait à la création d'une "zone de sécurité" pour les Syriens à l'intérieur des frontières de leur pays, à charge pour les pétromonarchies du Golfe de la financer. Il refuse en revanche d'accepter des réfugiés syriens sur le sol des Etats-Unis.
Trump a aussi dit vouloir augmenter la taille et la puissance de feu de l'armée américaine afin de la rendre "si forte et si puissante que personne n'osera s'en prendre à nous".
Il veut que le Japon, l'Allemagne, la Corée du Sud et l'Arabie saoudite contribuent davantage au financement de l'aide militaire fournie par les Etats-Unis. "Nous ne pouvons plus défendre tous ces pays", a-t-il argumenté.
Avec Reuters.