La Chine a annoncé lundi une accélération de sa croissance économique au deuxième trimestre (+6,3% sur un an), en dépit d'un essoufflement de la reprise post-Covid observé ces derniers mois et d'une série d'indicateurs décevants.
Des analystes interrogés par l'AFP anticipaient un rebond plus robuste (7,1%), après une hausse de 4,5% du PIB de la deuxième économie mondiale au premier trimestre portée par la levée des restrictions sanitaires.
Mais la reprise post-Covid, qui tarde toujours à se concrétiser dans certains secteurs, tend à s'essouffler.
Le taux de chômage des jeunes Chinois âgés de 16 à 24 ans a lui atteint un nouveau record en juin, à 21,3%.
Les ventes au détail, principal indicateur de la consommation des ménages, ont connu en juin un nouveau tassement, selon des chiffres officiels publiés lundi par le Bureau national des statistiques (BNS).
L'indicateur est certes en hausse sur un an (+3,1%) mais ce rythme est bien moindre que celui de mai (12,7%) et conforme aux attentes d'analystes interrogés par Bloomberg (3,1%).
"La consommation reste un moteur de la reprise. Dans certains secteurs, notamment les services, la reprise a été particulièrement forte", notamment pour le tourisme, indique à l'AFP l'économiste Erin Xin, de la banque HSBC, qui relève des dépenses plus "faibles" qu'avant la pandémie.
Rare embellie parmi ces indicateurs: la production industrielle progresse en juin de 4,4%, contre 3,5% un mois précédent.
Les analystes tablaient sur un rythme plus modéré (2,5%) de cet indicateur qui donne un aperçu de l'activité dans le secteur industriel.
Au deuxième trimestre, le chiffre du PIB (+6,3%) bénéficie de l'effet de comparaison par rapport à l'an dernier: en 2022, la croissance sur le même trimestre avait été modeste (+0,4%), plombée en grande partie par le confinement de la capitale économique Shanghai.
En revanche, d'un trimestre à l'autre, base de comparaison plus réaliste, la croissance du géant asiatique est en hausse de 0,8%, après 2,2% sur la période janvier-mars.
Le chiffre officiel de la croissance en Chine, éminemment politique et sujet à caution, n'en reste pas moins toujours scruté de près compte tenu du poids de la deuxième économie mondiale.
La Chine vise environ 5% de croissance cette année, un objectif qui pourrait toutefois être difficile à atteindre, a averti le Premier ministre chinois Li Qiang.