Photo : Marie Alexandra Veilleux-Laborie, directrice en charge du Maroc à la BERD.
Le Royaume a démontré, par le passé, sa résilience face aux chocs internes et externes, a-t-elle noté, se félicitant de la proactivité des autorités marocaines dans la gestion d'urgence de la crise sanitaire, dès l'apparition du premier cas (02 mars), afin d'en atténuer les retombées négatives économiques et sociales.
"Je pense surtout au soutien aux populations les plus vulnérables, aux petites et moyennes entreprises (PME) et plus généralement aux entreprises et à l'emploi, ainsi qu'à l'appui de la Banque centrale (Bank Al-Maghrib) au secteur bancaire".
Et de poursuivre: "Chaque pays décidera de la manière de relancer l'économie mais, bien sûr, il sera nécessaire de coordonner les politiques publiques à l'international, notamment compte tenu de l'interdépendance économique entre le Maroc et l'Europe".
Il faut s'attendre à une année 2020 "extrêmement" difficile économiquement et socialement, non seulement du fait des conséquences de la crise sanitaire, mais aussi du déficit pluviométrique ayant impacté le secteur agricole.
Par conséquent, la balance des paiements sera "fortement" impactée, notamment du fait de la perte des revenus du tourisme, de la baisse des transferts d'argent des Marocains résidents à l'étranger et des exportations, principalement vers l'Europe. A cela, s'ajoute le repli de la demande domestique qui impactera fortement les finances publiques avec un fort accroissement du déficit public, a-t-elle relevé.
Rappelant que le Maroc a déjà entamé, avant la pandémie, une réflexion sur son nouveau modèle de développement économique, elle a estimé qu'une fois la gestion de l'urgence sanitaire passée, cette réflexion sera encore plus d'actualité afin de redéfinir ce modèle.
L'objectif sera d’entamer des transformations structurelles profondes, tant économiques que sociétales, et de créer un environnement propice à une économie inclusive, notamment en termes d'accès aux services vitaux tels que la santé et l'éducation, et à une économie verte décarbonée pour faire face aux changements climatiques.