Le président sud-africain, Jacob Zuma, a échappé dimanche à une nouvelle motion de défiance visant sa destitution lors d’un conclave du comité national exécutif de l’ANC, au pouvoir, tenu durant le weekend à Pretoria.
Au terme de trois jours d’intenses délibérations, cette plus haute instance décisionnelle de l’ANC a décidé de ne pas voter sur cette motion, qui a été soutenue par plusieurs membres de cette formation au pouvoir depuis 1994.
Dans un discours prononcé à la fin des travaux du comité exécutif, M. Zuma a indiqué qu’il ne compte pas quitter son poste de président de la république avant la fin de son mandat prévu en 2019, ont indiqué des membres du comité, cités par les médias.
L’ANC devra se prononcer officiellement lundi sur les conclusions de son comité exécutif.
Cependant des analystes politiques ont indiqué que M. Zuma semble avoir une nouvelle fois réussi à contrer les tentatives de ses détracteurs de l’évincer du pouvoir grâce aux forts soutiens dont il dispose toujours au sein des mécanismes de prise de décision de l’ANC.
Cette «victoire», estiment les analystes, ne devra pas cacher les profondes divisions qui déchirent le parti et menacent la majorité dont il dispose dans l’actuel parlement.
Rappelons que la cour Constitutionnelle sud-africaine examine actuellement une requête de l’opposition, appelant à un vote à bulletins secrets au parlement sur une motion de défiance contre le président.
La requête a été soumise en avril dernier par les partis de l’opposition dans l’espoir de rallier à leur cause des députés de l’ANC.
L’ANC, qui compte 249 élus sur 400 au parlement, avait déjà réussi à faire échouer plusieurs motions de défiance introduites au parlement par l’opposition pour éjecter le président.
M. Zuma, dont le mandat présidentiel prendra fin en 2019, avait indiqué qu’il était prêt à quitter son poste en cas de demande dans ce sens par l’ANC.
Selon les lois sud-africaines, seul le parlement a le pouvoir de limoger le chef d’Etat par le biais d’une motion de défiance. Cependant le comité exécutif de l’ANC peut lui demander de quitter son poste, comme c’était le cas avec l’ancien président Thabo Mbeki en 2008.
Cette situation d’incertitude politique qui prévaut dans le pays a pesé lourd sur l’économie sud-africaine, désignée comme étant la plus industrialisée en Afrique.
Le pays tourne au ralenti depuis plusieurs mois. L’année dernière, le PIB sud-africain a réalisé une croissance quasi-nulle de 0,3 pc. Selon les prévisions, ce taux ne devra dépasser 0,8 pc en 2017, selon des prévisions nationales et internationales