Les célèbres mines sud-africaines de platine de Marikana (138 KM au nord-ouest de Johannesburg) ont été jeudi le théâtre de violentes manifestations organisées contre le manque de travail, de logement et de services publics.
Lonmin, le géant de platine qui exploite les vastes mines de Marikana, a indiqué que des actes de vandalisme et de violence ont été enregistrés lors de ces manifestations.
«Les revendications des manifestants sont loin d’être réalistes dans l’actuel environnement économique difficile», a dit la compagnie.
Marikana, où la police a tué 34 mineurs grévistes de Lonmin qui réclamaient une augmentation de leur salaire minimum en 2012, est secoué par des manifestations récurrentes qui rappellent le climat de tension dans tout le pays.
Des manifestations similaires ont, en effet, eu lieu depuis le début de la semaine dans des bidonvilles autour du hub économique de Johannesburg et de la capitale Pretoria, accentuant les pressions sur un gouvernement mis à mal par une grave crise économique et politique.
Ces manifestations réclamant de meilleurs services publiques interviennent au mauvais moment pour le président Jacob Zuma, qui fait face à des critiques acerbes depuis le remaniement ministériel largement controversé qu’il a initié le 31 mars dernier.
La persistance de la pauvreté et la hausse du chômage, 23 ans après la fin de l’Apartheid, alimentent la colère des Sud-Africains.
Mercredi, les résident des habitats informels à Laudium, près de Pretoria, ont fermé l’accès à ce vaste bidonville, brulant des pneus et jetant des pierres sur les forces de l’ordre pour protester contre les mauvais services dans leur habitat.
D’autres affrontements violents ont opposés manifestants et services de l’ordre dans la localité de Finetown, sud de Johannesburg.
Selon les observateurs, ce climat de tension sociale risque de perdurer dans le pays qui fait face à un ralentissement économique alarmant.
L’économie sud-africaine tourne au ralenti depuis plus de trois ans. L’année dernière, le pays a réalisé une croissance économique quasi-nulle de 0,3 pc. Selon les prévisions du Fonds Monétaire International, ce taux ne devra dépasser 0,8 pc en 2007.
Le chômage demeure excessivement élevé, affectant 26,5 pc de la population active, principalement la majorité noire.
La récente décision des agences de notation Standard & Poor’s et Fitch d’abaisser la note souveraine sud-africaine au niveau spéculatif devra compliquer la tache du gouvernement à remettre l’économie sur les rails, estiment les analystes.