L'inflation est restée stable sur un an en septembre aux États-Unis, les prix ayant de nouveau été tirés par le logement et l'essence à la pompe, mais elle a ralenti sur un mois, pour la première fois depuis mai, apportant une touche d'optimisme.
La hausse des prix est restée de 3,7% sur un an, selon l'indice CPI publié jeudi par le département du Travail. Cela a déçu les analystes, qui tablaient sur un léger ralentissement, à 3,6% sur un an, selon le consensus de MarketWatch.
Sur un mois seulement cependant, l'inflation a ralenti pour la première fois depuis le mois de mai, et s'établit à 0,4%, contre 0,6% en août.
Après avoir atteint en juin 2022 son plus haut niveau depuis plus de 40 ans, l'inflation avait ralenti tous les mois jusqu'en juillet dernier. Elle était alors repartie à la hausse, tirée par les prix des logements, puis, en août, par les prix de l'essence à la pompe.
Si l'on exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie, plus volatils, l'inflation dite sous-jacente ralentit en septembre sur un an, à 4,1%, et est stable sur un mois, à 0,3%.
Une autre mesure de la hausse des prix côté consommateurs, l'indice PCE, privilégié par la Fed, sera publié plus tard dans le mois, juste avant la prochaine réunion de la banque centrale, les 31 octobre et 1er novembre.
Côté producteurs, l'indice PPI, publié mercredi pour septembre, a ralenti sur un mois, à 0,5%, mais a continué à s'accélérer sur un an à 2,2%, grimpant à son plus haut niveau depuis avril, tiré de nouveau par les prix de l'essence.
Cette inflation persistante pourrait pousser la banque centrale américaine (Fed) a relever encore son principal taux directeur d'ici la fin de l'année, mais pas de beaucoup et le sommet semble tout proche, voire déjà atteint.
Pour les responsables de la Fed, la question, désormais, n'est plus de savoir jusqu'où grimperont les taux, mais combien de temps ils resteront à ce niveau - le plus élevé depuis plus de 20 ans -, a révélé mercredi le compte-rendu de leur dernière réunion, les 19 et 20 septembre.
Elle avait alors maintenu les taux dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle ils se trouvent depuis juillet, après les avoir relevés à 11 reprises depuis mars 2022, afin de rendre le crédit plus coûteux et ainsi de décourager la consommation, notamment.
C'est en effet le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) qui dirige la lutte contre l'inflation.
"Tous les participants [à cette réunion] sont convenus que la politique devrait rester restrictive pendant un certain temps jusqu'à ce que le [FOMC] soit convaincu que l'inflation baisse durablement vers son objectif" de 2%, détaillent les minutes.
La nécessité de relever encore le taux d'ici la fin de l'année ne fait en revanche pas l'unanimité parmi les responsables de la Fed: "une majorité de participants ont estimé qu'une hausse supplémentaire (...) serait probablement appropriée".
Plusieurs d'entre eux ont, ces derniers jours, réitéré ce point de vue, face à une inflation toujours trop élevée, et alors que la solidité de l'économie américaine pourrait lui permettre d'absorber ce resserrement sans tomber dans la récession.
Deux présidents de Fed régionales ont aussi estimé que les conditions monétaires plus strictes provoquées par la hausse des rendements des bons du Trésor pourraient avoir un effet similaire.