EMISSION DU 06/01 - par bourse news

Privatisations /  Maroc Telecom : Les enjeux pour la Bourse

Attendue, la cession par l'Etat d'une partie de sa participation dans Maroc Telecom est maintenant connue. L'opération aura lieu dans quelques semaines et aura des conséquences sur le marché boursier à court et moyen termes. 

 

L'Etat ne vend pas cher 
Au dernier trimestre de 2018, lorsque le ministre des Finances annonçait un programme de privatisations à l'occasion du projet de Loi de Finances 2019, les gestionnaires d'actifs s'étaient rapidement allégé sur les actions Maroc Telecom et Marsa Maroc. Etant déjà cotées, ces deux entreprises étaient et sont toujours les plus simples à privatiser partiellement ou totalement. La stratégie des gérants était de s'alléger par anticipation pour récupérer plus bas dans le cadre d'une offre publique de vente. Car, et n'en déplaise aux détracteurs, lorsque l'Etat vend des actifs en Bourse, il cherche également à dynamiser le marché. Il offre du papier attractif pour attirer les épargnants, installer un climat de confiance et soutenir l'épargne nationale et l'actionnariat populaire. 

Maintenant que l'opération est officielle, il faudra s'attendre à de nouveaux arbitrages de la part des gérants d'actifs. Ils devraient encore s'alléger sur Maroc Telecom, peut-être dans des proportions moindres qu'au dernier trimestre de 2018, alors que le cours de Marsa Maroc est susceptible de profiter d'un moment de répit. L'évolution du cours de l'opérateur télécom à court terme sera un indicateur direct sur les anticipations du marché sur le niveau de décote. 

 

L'Etat dans une situation confortable 
L'Etat s'est engagé sur 3,3% de déficit budgétaire cette année (3,7% hors privatisations). Depuis le début de l'année, ses finances se portent bien. Le déficit s'allège de plus de 85% à fin mars 2019 dans le sillage de la bonne tenue des recettes ordinaires. L'Etat est donc dans une situation relativement confortable bien qu'une hausse des salaires des fonctionnaires guette les Finances . Cette privatisation permet de faire baisser encore plus le déficit budgétaire sans toucher ni aux impôts ni aux dépenses publiques tout en gardant au minimum 22% du capital de l'opérateur historique et de financer la hausse des dépenses de fonctionnement au deuxième semestre. Bingo !

La Bourse va baisser à court terme...
Outre le poids à court terme des arbitrages expliqués plus haut, les institutionnels devront libérer du cash pour souscrire à l'opération. Plus de 70 millions d'actions Maroc Telecom au maximum, soit 8% du capital, seront cédées. Même avec une décote alléchante, les sommes en jeu sont importantes. Il y a quelques mois, la cession d'un bloc de Ciments du Maroc à des institutionnels locaux avait paralysé la Bourse 3 semaines alors que la transaction portait sur 1,5 Md de dirhams (seulement). Pourtant, le marché des taux montrait au moment du Deal Ciments du Maroc, comme actuellement, que les institutionnels ont des excès de liquidités qu'ils n'arrivent pas à placer.   

Outre les institutionnels, les autres investisseurs voudront également profiter de l'opération et d'une décote quasi assurée. Car, pour rappel, l'opération se se fera à travers des cessions de blocs mais également une offre publique de vente (OPV) sur le marché boursier pour attirer le plus grand nombre. Des arbitrages sont donc à prévoir. 

... Mais un bon signal à moyen terme 

Le ministre des Finances avait promis de dynamiser la Bourse en 2019 à travers les privatisations. Il tient parole avec, espérons-le, cette opération qui ne sera pas la dernière et qui devrait apporter un vent de confiance sur un marché boursier qui en a bien besoin. En dehors du risque baissier à court terme sur la Bourse, il faut garder en tête les épisodes passés. Que ce soit au début des années 90, au début des années 2000 avec les financières puis Maroc Telecom en 2004 ou encore en 2016 avec Marsa Maroc, les mois qui suivent les privatisations ont toujours été de bons mois en termes de performances pour toute la place. Le rôle de catalyseur de ce type d'opérations n'est plus à prouver.  La privatisation de Marsa Maroc, la dernière en date, a été suivie par 18 mois de hausse sur les actions!

A.H

IAM

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