Marchés

Sociétés de bourse: Des bénéfices nets multipliés par 7 en un an

L’année 2024 aura marqué une profitabilité record pour l’intermédiation boursière au Maroc. Le bénéfice agrégé du secteur s’est établi à 153 millions de dirhams, contre 20,4 millions en 2023, soit une hausse exceptionnelle de 649,5 %. Le chiffre d’affaires global a suivi la même trajectoire, passant de 214,5 à 489 millions de dirhams, en progression de 127,5%. En parallèle, quinze des seize sociétés de bourse ont dégagé un résultat net positif. 

Ce redressement s’explique d’abord par le retour d’un volume d’activité soutenu sur le marché actions. Le volume total des transactions est passé de 53,5 à 89,5 milliards de dirhams, porté notamment par un doublement des échanges sur le marché central (+82%, à 60,7 Mds). Le marché des blocs a également contribué à cette dynamique, avec 28,7 Mds échangés (+43%).

Le taux de liquidité du marché s’est amélioré en parallèle, atteignant 12,45%, contre 8,88% en 2023. Ces éléments traduisent un marché plus actif, offrant davantage d’opportunités d’intermédiation.

Cette progression des résultats s’explique par une combinaison de facteurs : l’augmentation des volumes traités, des structures de coûts relativement stables, et une concentration sectorielle qui continue de bénéficier aux acteurs les plus établis.

Un marché actif mais concentré

Malgré cette embellie globale, le secteur conserve une structure fortement polarisée. Cinq sociétés concentrent à elles seules 68% du chiffre d’affaires, et les filiales d’établissements bancaires représentent 77% de l’activité totale. Les sociétés indépendantes, sept au total, opèrent dans un périmètre plus restreint.

La trajectoire financière du secteur s’est renforcée. Les fonds propres consolidés ont atteint 647 millions de dirhams, en hausse de 30,5% sur un an. Cette progression améliore la solidité des bilans et les capacités d’investissement des sociétés, dans un environnement où les exigences réglementaires et technologiques restent élevées.

Si la performance de 2024 est remarquable, elle reste intimement liée à la dynamique des marchés. À moyen terme, le défi sera de pérenniser cette dynamique dans un marché toujours dépendant des cycles et de la confiance. Mais pour l’heure, l’intermédiation boursière revient au premier plan. Et le fait est rare.