A travers cet exercice, Bank Al-Maghrib s’emploie à accompagner les banques dans la compréhension de leurs expositions aux risques financiers d’origine climatique. «L’objet de l’étude avec la Banque mondiale est de déterminer quelles sont les sources de risque pour les banques au Maroc. Nous avons fait un travail sur l’historique des pertes qui sont liées aux chocs climatiques (sécheresse, inondation...) pour élaborer une base de données à partir de laquelle nous avons déterminé des scénarios prospectifs. Ces derniers nous ont aidé à définir les impacts sur les portefeuilles de crédit essentiellement», a déclaré Hiba Zahoui, directrice de la Supervision bancaire à Bank Al-Maghrib.
Sur la base de l’analyse de l’impact des événements climatiques historiques sur les banques, des entretiens avec les parties prenantes nationales et de la revue de l’état actuel et futur du climat au Maroc, ce 1er exercice a permis d’identifier l’exposition du secteur bancaire aux risques financiers induits par le climat et d’évaluer la vulnérabilité des banques, à l’échelle sectorielle et individuelle, à des scénarii de chocs climatiques.
Il a fait ressortir l’exposition directe et indirecte des bilans des banques aux risques de sécheresse et d’inondations et l’exposition des portefeuilles bancaires aux risques de crédit qui pourraient être induits par une transition vers une économie plus sobre en carbone.
«Nous avons élaboré, à titre d’exemple, un scénario de persistance de la sécheresse sur plusieurs années, un autre scénario d’inondations pluviales importantes et un autre sur des inondations fluviales également. En principe, nous allons à la rentrée fournir davantage d’informations sur les résultats de ces évaluations aux acteurs du marché et publier le rapport de l’étude», a précisé H. Zahoui.
Après la finalisation du rapport d’évaluation au cours du 1er semestre 2023, une restitution des résultats sera donc prochainement programmée avec les acteurs bancaires pour tirer les enseignements de ce 1er exercice.
Il faut noter que la Banque centrale s’est également engagée dans une démarche progressive d’intégration des facteurs et risques climatiques et environnementaux dans le cadre réglementaire et prudentiel et s’emploie à accompagner les banques dans le déploiement des exigences y afférentes, à travers notamment la directive réglementaire 5/W/2021 sur la gestion des risques financiers liés au climat et à l’environnement et le renforcement des capacités de l’écosystème bancaire.