Correction de la courbe des taux
Pour éviter les écueils de financement vécus en 2022, le Trésor a décidé de prendre les choses en main dès le début de 2023. Le 7 janvier, il a agi sur la courbe des taux pour corriger la pentification et pour dénouer enfin le blocage qui perdurait depuis des mois, permettant ainsi au marché obligataire de retrouver un fonctionnement normal. La courbe des taux obligataires a affiché la réalité du marché avec des hausses importantes en YTD de 25,79 et 131 pbs, sur le court, moyen et long terme respectivement.
Ce même mois, le Trésor a levé environ 40 milliards de DH (vs un besoin prévisionnel de 22 Mds de DH) en perspective des prochaines échéances. Les conséquences se sont mécaniquement ressenties sur ce marché mais également sur la Bourse, qui avait fortement décroché.
Interventions de BAM sur le marché secondaire des BDT
Après le Trésor, ce fut au tour de Bank Al-Maghrib d’intervenir sur le marché obligataire secondaire, en lançant un programme de rachats de titres de maturités courtes de 25 milliards de DH dont 16 milliards consommés dès la première séance. Le but de ces interventions a été de permettre aux banques de réduire leur exposition en BDT et de leur offrir ainsi des marges pour en acquérir de nouveaux sur le marché primaire. Mais rapidement après les premiers appels d'offre, ce mécanisme a été boudé par les opérateurs qui ont cessé de vendre des titres à la banque centrale. Une bonne nouvelle qui a montré que le souci de la liquidité du marché primaire des bons du Trésor était derrière nous.
Modernisation de la gamme des indices Masi
La Bourse de Casablanca a procédé en janvier 2023 à une refonte de ses indices boursiers, qui s’est traduite à travers trois principaux développements : le regroupement de l’ensemble des indices sous la signature Masi, l’élargissement de la gamme par l’adoption d’un nouvel indice pour les petites et moyennes capitalisations, et l’élargissement de l’indice Casablanca ESG 10 à 15 valeurs. En somme, ces changements traduisent la volonté de la Bourse de Casablanca de s'adapter aux évolutions du marché et de répondre aux attentes des différents acteurs économiques, tout en s'alignant sur les meilleures pratiques internationales.
Emprunt international du Trésor
En mars de l'année dernière, le Maroc a marqué sa présence sur la scène financière internationale en réalisant une émission obligataire importante. Le montant total de l'opération s'est élevé à 2,5 milliards de dollars, se déclinant en deux tranches distinctes. La première tranche, avec une maturité de 5 ans, a été émise à un spread de 195 points de base (pb) et un prix de 98,855%. Cette configuration a permis d'offrir un taux de rendement attractif de 6,22%, assorti d'un coupon de 5,95%. Quant à la seconde tranche, d'une maturité plus longue de 10 ans et demi, elle a été introduite à un spread de 260 pb. Son prix a été fixé à 99,236%, correspondant à un taux de rendement de 6,602% et un coupon de 6,50%. Cette émission obligataire a de nouveau démontré la confiance des marchés internationaux dans l'économie marocaine.
3ème hausse du taux directeur
Le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé en mars 2023 de relever le taux directeur de 50 points de base à 3%, afin de prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et de renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation, en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix. Après ce relèvement, BAM a opté pour une pause dans sa politique de resserrement monétaire, alors que l’inflation montrait des signes de décélération.
Effet Coupe du monde 2030 à la Bourse
Rarement un événement avait eu un tel impact sur la Bourse. L’annonce de la désignation de la candidature conjointe Maroc-Espagne-Portugal comme candidature unique à l’organisation du Mondial 2030 a galvanisé le marché actions le 6 octobre dernier. Une hausse inédite de 5% au lendemain de l’annonce avait permis au Masi de dépasser ses sommets annuels et de rallier les plus hauts de juin 2022. Tout ce bouillonnement a été alimenté par les anticipations des investisseurs concernant les retombées économiques potentielles de l'organisation de la Coupe du monde au Maroc. Les secteurs du tourisme, de la construction et des banques se sont particulièrement démarqués avec des gains respectifs de 5,24%, 8,45% et 4,33%, et ont profité d’une rotation sectorielle de cash importante.
Élargissement des seuils de variations maximales
Deux ans après avoir ajusté les seuils de variation maximale des titres de capital à la Bourse des valeurs de Casablanca à +/- 6% en réponse aux turbulences du marché liées à la crise sanitaire, l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a pris la décision de revenir aux seuils pré-crise. À partir du 9 octobre, la variation maximale quotidienne (à la hausse ou à la baisse) autorisée pour une action cotée en continu a été élargie à 10% de sa valeur de référence. Pour les actions cotées en mode fixing, ce seuil demeure à 6%. Cette mesure marque un retour à une normalité économique et reflète la confiance retrouvée dans la stabilité du marché financier marocain.
Introduction en Bourse de CFG Bank
Dans la nuit du mercredi 22 novembre, l’AMMC a donné son accord pour l’introduction en Bourse de CFG Bank. Cette IPO de 600 millions de dirhams avait pour objectif de permettre au groupe bancaire de renforcer ses fonds propres et de soutenir la croissance rapide de son bilan. Elle visait également à améliorer les ratios prudentiels de la banque. L’opération a connu un engouement historique avec un montant global souscrit de 20,8 milliards de dirhams, soit un ratio de sursouscription de plus de 34 fois.
Nouvelle méthodologie de calcul des cours de change
Le dernier fait marquant de l’année a concerné le marché de changes. Le 25 décembre, Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé l'adoption à partir du 2 janvier 2024, d'une nouvelle méthodologie de calcul des cours de change de référence du dirham pour mieux refléter les conditions de liquidité sur le marché de change. La nouvelle méthodologie a été élaborée en concertation avec les banques ayant le statut de teneur de marché, sur la base des recommandations du Conseil de la stabilité financière et des principes définis par l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) concernant les cours de change de référence.