Marchés

Le Dirham sur des plus bas de 14 ans face au Dollar

Le dirham s'écrase face au dollar. 

USD/MAD. Données depuis l'an 2000

Comme quasiment toutes les monnaies, le Dirham n'échappe pas à la perte de valeur face au dollar américain. Jeudi dernier, la parité USD/MAD affichait un niveau de 10,22 DH pour un dollar chez les cambistes, un seuil jamais atteint depuis décembre 2002. C'est le niveau le plus bas du dirham face à la devise américaine en 14 ans, le pic historique étant atteint en 2001 où il fallait quasiment 12 dirhams pour un dollar. C'était 3 mois avant le 11 septembre. 

Le resserrent anticipé, puis annoncé il y a quelques jours de la politique monétaire américaine est la cause de ce renchérissement du dollar,  la FED ayant même déclaré que trois nouvelles hausses sont prévues en 2017. Concrètement, les placements en dollars deviennent plus intéressants, ce qui créée un engouement et une réaction sur les marchés en faveur de la devise américaine.

Le début de la fin ? 

De l'avis des observateurs, les Etats-Unis abandonnent la relance monétaire au profit d'une relance fiscale. Le pays étant avant-gardiste dans les stratégies de relance, tout porte à croire que si ce revirement fonctionne d'autres pays l'adopteront. Cela fait en effet deux ans que les Etats-Unis, tentent de sortir de la politique monétaire ultra-accommodante mise en place face à la Grande Récession de 2008. En décembre 2015, la banque centrale américaine a relevé sa cible de taux d’intérêt pour la première fois depuis sept ans. Mercredi, la Fed a de nouveaux décidé de relever ses taux d'intérêt après  l'amélioration de la conjoncture aux Etats-Unis, à un mois de l'entrée en fonction du président élu Donald Trump. Le jour d'après, la monnaie américaine marquait son plus haut de 14 ans face au dirham.  

Vers une relance fiscale sous Donald Trump

L’homme d’affaires a promis, lors de sa campagne, qu’il allait offrir aux États-Unis « la plus grande révolution fiscale depuis celle de Ronald Reagan » en diminuant drastiquement les impôts des entreprises et des ménages. S’agissant des entreprises, Donald Trump a annoncé qu’il allait abaisser à 15% le taux facial d’impôt dû au titre des bénéfices réalisés aux États-Unis. En outre, les bénéfices réalisés à l’étranger seraient désormais taxés au taux unique de 10% lors de leur rapatriement aux États-Unis sous forme de dividendes versés aux actionnaires. Les ménages ne seront pas en reste puisque Donald Trump souhaite réduire de 7 à 3 le nombre de tranches du barème de l’impôt sur le revenu et ramener le taux facial le plus élevé à 33% contre près de 40% actuellement. En agissant de la sorte, la FED montre qu'elle fait confiance aux paroles de Trump.