EMISSION DU 02/03 - par bourse news

Khalid Cheddadi : Une recapitalisation des grands groupes hôteliers est inévitable

 Dans un témoignage devant la CGEM et les membres du gouvernement, Khalid Cheddadi a exprimé son désarroi face à la maigre rentabilité dégagée par les investisseurs institutionnels dans le tourisme. «La crise financière de 2008, les attentats, le printemps arabe et puis la pandémie ont pesé sur le secteur et nous avons perdu, nous les investisseurs institutionnels, plus de 2 Mds de dirhams dans le secteur. Les actifs que nous avons ne fonctionnent pas, ne tournent pas et nous aurons même des difficultés à les mettre sur le marché et à les vendre ».  
 
Les caisses de retraite, la CDG et les compagnies d’assurances sont fortement engagées dans le secteur touristique marocain, en investissant notamment dans le plan Azur à travers les fonds touristiques qui ont été créés à cet effet au démarrage du plan. D’autres investissements se font en direct dans des opérateurs de grande taille. 

 
Le mur de la dette bancaire 
 
Les investisseurs institutionnels sont aussi présents dans les grands groupes hôteliers. Il y en a deux au Maroc, a rappelé Cheddadi avant de parler du mur de la dette qui s’est rebâti avec la crise. «Il y a une illusion d’optique à croire que les groupes qui sont encore debout vont s’en sortir une fois qu’on sera sorti de la crise et que les touristes vont revenir au Maroc», a-t-il déclaré, expliquant que les pertes accumulées pendant ces deux dernières années dépassent 600 MDH pour les deux groupes évoqués. 
 
« Ces pertes ont épuisé les fonds propres et la trésorerie. La reprise de l’activité va vite nous faire heurter au mur de la dette et les projections que nous faisons, même dans les grands groupes, montrent qu’il n’est pas possible de faire face à la dette. Cette problématique n’est pas propre au Maroc. Mais des solutions ont été trouvées pour réduire la dette tout en augmentant les fonds propres», a alerté Cheddadi. 
 
S’adressant à Aziz Akhannouch, Khalid Cheddadi a indiqué qu’une note est en préparation pour être soumise au Chef du gouvernement pour lui exposer des mécanismes utilisés dans d’autres pays pour essayer de s’en inspirer au Maroc. 
 
Rappelant ici que la CIMR est actionnaire à plus de 12% dans l’opérateur Risma coté en Bourse et qui a enregistré une perte de 300 MDH en 2020 et de 140 MDH au premier semestre de 2021.  
 
Sur un tout autre registre, Khalid Cheddadi a livré en avant-première les chiffres de la CIMR en 2021, les caisses de retraite étant considérées comme de véritables observatoires de l’économie réelle. 
 
Ainsi, en 2021, il a été constaté une augmentation des effectifs de 0,53%. Hausse qualifiée de  «modeste mais supérieure à celle de 2020 qui était de 0,26%». Cette hausse est plus sensible dans les grandes PME et grandes entreprises où la hausse est de 2% alors que dans les petites entreprises, une baisse de 1,5% est constatée. 
 
Quant aux actifs cotisants, leur nombre a augmenté de 1,6%. «C’est la conséquence des recrutements dans les entreprises qui adhèrent à la CIMR. Mais également de nouvelles entreprises qui adhèrent au régime. Ceci veut dire que même en pleine crise, il y a des entreprises qui se sentent financièrement fortes pour s’engager dans un régime qui exige de rester sur le long terme. Ceci nous renseigne également sur le fait que  les entreprises citoyennes pensent à l’intérêt de leurs salariés», analyse Cheddadi. 
 
Le salaire moyen soumis à cotisation a augmenté en 2021 de 4,33% après une baisse en 2020 de 0,43% alors qu’en année normale, la CIMR constate une hausse de 4% par an.

 

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