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Comment le Maroc veut substituer 83 milliards de DH d'importations par une production locale

Le Maroc aspire à substituer près de 83 milliards de DH d'importations par une production locale, a souligné lundi le ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy.



"Dans le cadre de la première banque de projets lancée suite au plan de renforcement du tissu industriel national, nous ambitionnons que les 183 MMDH que nous importons par an baissent à 100 MMDH, pour que nous puissions produire 83 MMDH au Maroc", a indiqué Elalamy lors d'une Webconférence organisée à l'initiative d'Attijariwafa Bank en partenariat avec le ministère de l’Industrie du Commerce et de l'Économie verte et numérique.

"Sur les 183 milliards de dirhams (MMDH) que nous importons par an, les 34 MMDH, identifiés dans un premier temps, sont substituables immédiatement. Une fois que ces 34 MMDH seront atteints, nous avons l'intention de passer à 83 MMDH de production locale", a précisé le ministre lors de cette conférence digitale, tenue sous le thème "Banque de projets : levier d’accélération de l’investissement industriel et de redynamisation économique".

C'est un objectif "extrêmement ambitieux" qui était "inimaginable" avant de démarrer la Banque de projets, mais vu les résultats affichés jusqu'à présent, cet objectif reste" raisonnable et réalisable", a dit Elalamy, rappelant que dans la première Banque de projets, 100 projets ont été mis en place, avec un objectif d'atteindre 500 projets pour couvrir les 34 MMDH.

Après son lancement, le 25 septembre dernier, de la banque de projets en ligne, un des piliers de la stratégie de relance industrielle post-Covid-19, "la war-room", cellule chargée d’accompagner les porteurs de projets a été contactée par 524 projets, un total de 238 ont été retenus et accompagnés, couvrant déjà 71% des 100 projets, avec un potentiel de 15,1 MMDH sur les 34 MMDH fixés comme objectif, a-t-il fait savoir.

"Cela veut dire que seulement avec les 100 premiers projets, nous avons dépassé les objectifs de base, qui oscillent autour de 4 à 5 MMDH prévus pour les 100 premiers projets, arrivant à 15,1 MMDH", s'est félicité le ministre, notant que ces résultats démontre que dans un contexte marqué par la crise sanitaire de Covid-19, la mobilisation du secteur industriel marocain a été "exemplaire".

"Les industriels marocains ont fait preuve de réactivité, d'engouement, d'agilité et d’efficacité pour promouvoir la place industrielle du Maroc et positionner le pays sur de nouveaux marchés, tout en valorisant la préférence nationale", a-t-il soutenu.

De son côté, le PDG du groupe Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani, a mis l'accent sur le rôle de l'initiative de la première Banque de projets dans la relance économique et dans la dynamisation des différents secteurs d'activité, tout en assurant l'accompagnement nécessaire aux entrepreneurs.

"C'est une initiative qui participe à conforter la confiance dans l'avenir immédiat pour relancer la machine économique", a-t-il souligné, notant que cette plate-forme permet de réduire les incertitudes des investisseurs, de diversifier les investissements, et de minimiser la prise de risque.

Le secteur bancaire se mobilise activement en faveur de l'avancement et la mise en place de tous les projets lancés, pour conforter la confiance des partenaires et booster l'investissement productif, étant le seul moyen pour créer des emplois. Un travail de ciblage, de sensibilisation, d’accompagnement et de vulgarisation au niveau régional et national a été fait depuis le lancement de la Banque de projets, a assuré M. El Kettani.

Pour sa part, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a estimé que la Banque de projets est "une réponse pragmatique et concrète à la préférence nationale", notant que la confédération s'est mobilisée de sa part, dés les premiers jours, pour pouvoir inciter les entrepreneurs à s'inscrire davantage dans cette nouvelle dynamique.

Un vrai engouement a été senti de la part des différents acteurs relevant des différents secteurs, a-t-il fait savoir, soulignant la nécessité de faire intégrer les jeunes dans cette ambitieuse initiative en leur donnant accès à de nouvelles opportunités, à travers notamment l'ouverture des marchés publics et privés aux porteurs de projets, l'encouragement des projets à potentiel export et l'accompagnement proactif sur l'amélioration de la qualité des produits avec des exigences fortes.

"L’identification des projets, l’accès au foncier et au financement, l'encadrement juridique, sont tous des éléments possibles avec cette nouvelle stratégie qui rend l'investissement industriel très attractif", a fait remarquer Alj, mettant en avant les grandes potentialités dont se réjouit l'entrepreneur marocain, ainsi que son agilité et sa réactivité.

Cette conférence digitale a été l'occasion de mettre en lumière et de discuter des opportunités d’investissements industriels dans le cadre des mesures de relance économique proposées par l’État, ainsi que les solutions de financement, dans le cadre de la mise en ligne d'une banque de 100 projets d’investissement.

Cette initiative a pour objectif d’encourager l’entreprenariat industriel, pour satisfaire les besoins du marché local dans le cadre du plan de relance industrielle 2021-2023. Elle vise notamment à accélérer la substitution aux importations, avec un impact brut sur la balance commerciale de 51 MMDH. Elle a pour objectif de lancer une banque de 500 projets d’ici le 4ème trimestre 2021, pour confirmer la place industrielle du Maroc et positionner notre pays sur de nouveaux marchés.

 

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