EMISSION DU 10/06 - par bourse news

Maroc: La Banque mondiale évalue les effets macroéconomiques potentiels du séisme d'Al-Haouz

Le 8 septembre 2023, un séisme de magnitude 7 a frappé le Maroc, dont l’épicentre se trouvait dans la chaîne montagneuse du Haut Atlas, à environ 75 km au sud-est de Marrakech. Le 13 septembre 2023, le ministère de l’Intérieur faisait état d’au moins 2 946 décès. Le 18 septembre, on dénombrait à peu près 14 000 blessés, dont plus de 1 000 dans un état critique. Dans les zones touchées, le séisme a causé d’importants dommages aux infrastructures, ce qui pourrait encore aggraver son impact économique et social.

Les 10 et 11 septembre 2023, les inondations dans l’est de la Libye et la ville de Derna, en particulier, ont fait plus de 3 950 victimes et 9 milles de personnes étaient toujours portées disparues au 16 septembre.

Les pertes de moyens de subsistance pourraient accentuer la pauvreté et les déplacements internes, plus de 880 000 personnes ayant besoin d’aide humanitaire et des milliers de bâtiments et d’unités de logement ayant été endommagés.

"Au moment de la rédaction du présent rapport, la Banque mondiale n’avait pas encore réalisé une évaluation complète de l’impact de ces calamités naturelles", explique la Banque mondiale dans sans rapport sur la région MENA. Toutefois, les données empiriques sur les effets des catastrophes dans les pays en développement laissent penser à un ralentissement de la croissance au début et à une augmentation de l’endettement à moyen terme pour financer la reconstruction.

Les économistes de la Baque mondiale ont éxaminé 282 catastrophes naturelles (inondations, tremblements de terre, sécheresses, tempêtes, glissements de terrain, activité volcanique, températures extrêmes et incendies) entre 1960 et 2019 dans 86 pays en développement où les dommages ont dépassé 1% du PIB. Ils comparent la dynamique de la dette publique et de la croissance économique dans les économies touchées et non touchées (le groupe témoin) trois ans avant et trois ans après la catastrophe.

Ce faisant, ils constatent qu’au cours de l’année de la catastrophe, la croissance du PIB dans les économies touchées est inférieure d’environ 1,3 point de pourcentage à celle des économies non touchées. La croissance du PIB a toutefois tendance à rebondir dans les trois années suivant l’événement, avec une hausse de 0,9 point de pourcentage la première année, de 0,8 point de pourcentage la deuxième année et d’environ 0,5 point de pourcentage la troisième année. Cependant, la dette publique a tendance à s’accumuler après une catastrophe (vraisemblablement pour financer la reconstruction). La croissance de la dette publique bondit de près de 2 points de pourcentage l’année de la catastrophe, de près de 4 points l’année qui suit, et d’environ 3 points de pourcentage au cours des années 2 et 3 (par rapport au groupe de contrôle).

Ces résultats pourraient donner une idée des conséquences macroéconomiques potentielles du tremblement de terre au Maroc et des inondations en Libye, même si les régularités empiriques compilées par la Banque (2023) s’appliquent aux catastrophes ayant causé des dommages importants (supérieurs à 1% du PIB) et l’évaluation de l’impact au Maroc et en Libye n’était pas terminée au moment de la rédaction du présent rapport.

Pour la BM, la croissance au Maroc devrait s’accélérer pour s’établir à 2,8 % en 2023, contre 1,3% en 2022. Le Maroc a été moins touché par les chocs macroéconomiques mondiaux que d’autres pays importateurs de pétrole de la région, car ses termes de l’échange se sont beaucoup plus améliorés à la faveur de la baisse des prix du pétrole en 2023 par rapport à 2022, tandis que ses coûts d’emprunt ont enregistré une plus faible augmentation. Le taux directeur est de 3%, contre 1,5% en 2021. Les taux débiteurs sont passés de 4,4% en 2021 à 5,1% en 2023, tandis que les rendements à moyen terme de la dette publique libellée en dollars oscillent autour de 6% . Le séisme du 8 septembre 2023 a entraîné des pertes tragiques en vies humaines et des préjudices économiques potentiellement modestes dans les zones les plus touchées. Au moment de la rédaction du présent rapport, la Banque mondiale n’avait pas encore procédé à une évaluation complète de l’impact de cette catastrophe. Les économistes de la Banque prévoient que le séisme aura un impact macroéconomique modéré, car les premières informations semblent indiquer que les perturbations potentielles du tourisme, par exemple, seront temporaires.

 

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