Problématique de stocks, baisse de la demande et hausse des prix imposée par les constructeurs, le secteur de la distribution automobile a connu des jours difficiles en 2022. Comme en témoigne l’évolution des ventes de véhicules neufs qui ont reculé de 8% pendant la même année. Il y a certes de nombreux facteurs expliquant le marasme actuel, et notamment la crise des puces qui raréfie les voitures disponibles et les conditions de crédits qui deviennent de plus en plus difficiles.
Dans ce marché, le Groupe Auto Hall ne fait pas exception et a vu ses volumes de vente et sa profitabilité se dégrader en 2022. Les ventes du distributeur en véhicules neufs ont atteint près de 20.200 unités, en baisse de 21% par rapport à 2021 (le chiffre d’affaires baisse de 5%).
La hausse des prix des voitures neuves qui avoisine les 15% voire plus, a également pesé sur la demande locale cette année. «Nous sommes obligés de répercuter la hausse des prix imposée par le constructeur sur les véhicules vendus. Nous n’impactons par la totalité mais nous essayons de faire en sorte avec les constructeurs d’avoir des supports pour ne pas trop dégrader nos marges. Ce sont des augmentations qui ont touché tout le secteur», explique Jamal Eddouhbani, Directeur général du Groupe Auto Hall, lors de la conférence de presse financière.
Il faut dire que l’automobile est le secteur type de la consommation discrétionnaire, celle que l'on peut différer. Quand l'économie vacille, que le coût de la vie augmente, les consommateurs ne se précipitent pas pour changer de voiture. D’autant que la hausse des taux de crédits n’arrange pas les choses.
«L’inflation impacte aujourd’hui les flux dans les showrooms et la demande plus généralement. On le constate également sur les évolutions du marché qui baisse de 9% et 12% sur les deux premiers mois de l’année», précise le top management.
Face à ces éléments conjoncturels négatifs, le distributeur centenaire multiplie ses relais de croissance notamment avec une stratégie de diversification du portefeuille et un élargissement du réseau qui lui ont permis de surmonter bien des crises par le passé. Ses relais se matérialisent par le démarrage de la vente de Chery, de Maserati et du véhicule électrique Seres, et le partenariat avec FCA-Stellantis (Fiat, Jeep & Alfa Romeo).
«Nous avons démarré la commercialisation de plusieurs marques au milieu et à la fin d’année 2022. L’activité en 2023 va donc bénéficier de l’effet année pleine et nous avons également de nouvelles marques (hybride ou électrique) qui vont enrichir notre portefeuille. Ces éléments nous rassurent sur l’issue de nos résultats en 2023 malgré l’inflation et les difficultés de marché», souligne Eddouhbani.
En outre, le management annonce la poursuite du programme de développement du réseau avec la préparation du lancement de nouveaux projets dans plusieurs régions du Royaume.
Autocaz prend du poids
Lancée il y a près de deux ans, la filiale du Groupe, Autocaz, monte en puissance et devient rapidement un acteur important du marché du véhicule d’occasion structuré. En 2022, elle a contribué à hauteur de 273 MDH au chiffre d’affaires du Groupe avec pas moins de 2.100 véhicules vendus. En 2023, cette filiale devrait générer entre 350 et 370 MDH de revenus.
Rappelons qu’à l’horizon 2025, le Groupe compte générer à travers cette filiale des revenus de 1 milliard de DH.